Il y a 53 ans, le 15 janvier 1971, le leader historique de l’UPC Ernest Ouandié était assassiné à Bafoussam par le régime néocolonialiste d’Ahmadou Ahidjo. Retour sur le parcours du “héros national” camerounais, qui a consacré sa vie à la lutte pour l’indépendance véritable et la réunification du pays.
Cette date tragique marque un tournant dans l’histoire politique tumultueuse du Cameroun. Ernest Ouandié, figure de proue du mouvement indépendantiste UPC, a été torturé et exécuté sur ordre du président Ahidjo, avec la complicité de la France. Un crime politique qui entache encore les mémoires, plus d’un demi-siècle après.
Héritier de Ruben Um Nyobé, Ouandié a pris le relais de la résistance armée dans les maquis de l’Ouest camerounais dès 1958. Refusant de reconnaître l’indépendance ” factice ” obtenue en 1960, il mène le combat de l’UPC pour ” la véritable libération du peuple camerounais “.
Arrêté en 1970 dans des conditions troubles impliquant l’évêque Ndongmo, Ernest Ouandié est jeté en prison et torturé sans relâche. Le sinistre procès de Bafoussam, en janvier 1971, n’est qu’une parodie visant à masquer la sentence déjà décidée par Ahidjo, sous pression de la France : la peine capitale.
Exécuté le 15 janvier 1971 après d’ultimes sévices, Ernest Ouandié est entré au panthéon des héros nationaux, donnant sa vie pour l’indépendance et l’unité de son pays. Un demi-siècle après le drame, sa mémoire est toujours vivace au Cameroun. Symbole suprême du patriotisme, il reste une figure inspirante pour la jeunesse d’aujourd’hui.
Son sacrifice n’aura pas été vain. En honorant sa mémoire, nous honorons tous les combattants de l’indépendance tel que Kemayou Paul-Bernard qui ont versé leur sang pour que le Cameroun soit libre. Et nous puisons dans cet héritage le courage de construire un avenir meilleur, dans un pays pacifié et réconcilié avec son histoire tourmentée.