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Chine - Sale Temps pour la Planète

Publié le 21 août 2008 par Hugues-André Serres

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Chine - Sale Temps pour la Planète

 A la veille des jeux Olympiques, la Chine multiplie les efforts en faveur de la liberté de la presse. Enfin… seulement quand il s’agit de sport. Car, dès que l’on aborde la question, très sensible, de l’environnement, les mauvaises habitudes reviennent au galop. Et pour cause, l’empire du Milieu est l’un des pays les plus pollués et les plus pollueurs.

Il est ainsi devenu en 2007 le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre. Un record sur lequel il se garde bien de communiquer. Mais c’était sans compter sur le talent et l’ingéniosité des enquêteurs qui ont su échapper au contrôle sévère des autorités locales qui encadraient chaque interview. Il en résulte un documentaire instructif et sans concession sur les effets pervers du réchauffement climatique dans un pays en plein boom économique et peu sensible aux questions d’écologie.

L’inéluctable avancée du désert

Sur le milliard d’habitants que compte le pays, près d’un demi-million meurt chaque année de troubles respiratoires. La faute aux gaz d’échappement crachés par les 32 millions de voitures du pays ? Pas seulement. Le mal le plus terrible et le plus menaçant rôde autour de Pékin. Pour s’en convaincre, il suffit de sortir de la capitale. Sale Temps pour la planète A quelques dizaines de kilomètres de là, la vie semble s’être arrêtée. Le paysage se résume à un désert fait de dunes et de rocailles, où plus rien de pousse. Conséquence directe de la hausse des températures, la désertification grignote peu à peu les terrains fertiles, menaçant d’engloutir les villages alentour et poussant les habitants à l’exode.

Chaque année, 5 000 kilomètres carrés de terre se transforment en mer de sable. Aujourd’hui, seuls 7 % des sols restent cultivables en Chine ! Des arbres contre les dunes Pour ceux qui se refusent à quitter leur village, le choix reste maigre : cultiver du maïs, moins gourmand en eau que le blé ou le riz, ou reboiser les terres arides. Vivement encouragées par l’Etat, les populations plantent des arbres à tour de bras pour combattre l’avancée du désert. A l’image de la Grande Muraille de Chine, on voit s’ériger une véritable barrière de chlorophylle qui s’étend sur une surface équivalente à la Grande-Bretagne. Un travail de titan aux résultats parfois décevants.

Si, d’un côté, cette forêt artificielle prend de l’ampleur, de l’autre, on abat les arbres par milliers pour chauffer les familles, toujours plus nombreuses. Et puis le sable peut faire le bonheur de certains. Ainsi, des promoteurs se prennent à rêver de parc d’attractions avec, au programme, balades à dos de chameau et descentes en luge sur les dunes… Venu du vaste désert de Gobi, ce sable fin et léger est transporté sur des milliers de kilomètres par les vents violents, jusqu’à atteindre le Japon et la péninsule coréenne. Toujours plus nombreuses, ces tempêtes de sable envahissent Pékin plusieurs fois par an.

Les populations nomades qui vivent en bordure du désert subissent de plein fouet ces rafales. Contraints eux aussi à quitter leur région et à renoncer à leur mode de vie, les Mongols sont aussitôt relogés dans des villages de fortune. Une aubaine pour le gouvernement chinois qui y voit un moyen d’affaiblir les aspirations séparatistes de la Mongolie intérieure. Mais le phénomène de réfugiés écologiques risque de s’amplifier dans les prochaines années. “Si rien n’est fait, un tiers de la population mondiale sera touché, et ce avant la fin du siècle”, avertit le documentaire en guise de conclusion.


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