2023 – barbenheimyear

Par Le7cafe @le7cafe

Belle, heureuse et cinéphile année 2024 !

Il n'y a pas à dire, 2023 a été une année. Et comme tous les ans, il y a eu des films. (Apparemment, ne pas écrire pendant huit mois me fait sortir des banalités.) Trêve de plaisanteries : oui, j'ai été absent du 7ème Café pour la majeure partie de l'année, mais ça ne veut pas dire que j'ai été absent des salles de cinéma. Et il y en avait des choses à voir en 2023, une année de cinéma peut-être la plus intéressante depuis la pandémie - même si, j'admets, la barre n'était pas très haute.

Mon premier visionnage fut le film dano-islandais Godland, mon dernier la petite pépite de Wes Anderson, La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar : entre les deux, c'est un total de 90 films, dont 42 (!) sortis en 2023 en France, pour un record absolu de 42 séances de cinéma. Un score principalement boosté par une grosse présence au festival documentaire Cinéma du Réel, auquel j'ai consacré 14 séances pour 17 films, en seulement 10 jours. J'y ai fait certaines des plus belles découvertes de l'année avec entre autres Allensworth de James Benning, Voyage au Lac d'Emmanuelle Demoris ou encore Last Things de Deborah Stratman. Entre autres séances, j'ai aussi pu voir pour la première fois sur grand écran mon film préféré (Cloud Atlas) et profiter de trois séances de films projetés en pellicule, notamment (improbablement ?) ! Sans oublier évidemment le phénomène Barbenheimer, étendard - s'il en fallait - de cette année cinématographique.

Il est maintenant l'heure de se replonger dans les visionnages de 2023 avec le désormais traditionnel double programme : une sélection de films nouveaux et anciens découverts pour la première fois cette année, appairés selon des critères plus ou moins vagues qui sont de toutes façons complétement subjectifs. De l'épique tonitruant au drame prestigieux, de l'animation au documentaire, du rose bonbon à la bombe nucléaire, voici mon année cinématographique 2023.

BABYLON (2023) & BROADWAY MELODY (1929) & LA RUÉE VERS L'OUEST (1931)

On a dit tout et son contraire sur Babylon. Adulé par les uns, abhorré par les autres, c'est sans aucun doute un film imparfait. Mais un film d'une imperfection qui, à mes yeux, fait sa force : ambitieux, audacieux, démesuré, et débordant d'une passion non-dissimulée pour sa forme et son sujet. D'accord, il manque peut-être de rigueur historique, mais il est indéniable qu'il émule à la perfection l'effervescence des films des débuts du parlant, ceux là comme les premiers Oscars du Meilleur Film que sont Broadway Melody (2e) et La Ruée vers l'Ouest (4e), riches des possibilités qu'offraient un medium dont tout restait encore à découvrir.

THE FABELMANS (2023) & SOUS LE PLUS GRAND CHAPITEAU DU MONDE (1952)

IL ÉTAIT UNE FOIS UN STUDIO (2023) & BLANCHE-NEIGE (1916)

2023 était aussi l'année du centenaire des studios Disney. Et l'inspiration de Walt, lui, c'était le Blanche-Neige de 1916, un film muet remarquable qui pare l'histoire bien connue de la princesse et des sept nains de décors merveilleux et de riches costumes, sublimée par la coloration de la pellicule. Ce serait la base du premier long-métrage de Disney, et un siècle plus tard, c'est une galerie innombrable de personnages, réunis pour la première fois dans Il était une fois un Studio, qui incarne l'héritage inestimable que nous a laissé ce visionnaire. Aux 100 prochaines années ?

LE GARÇON ET LE HÉRON (2023) & AKIRA (1988)

LE GRAND MAGASIN (2023) & THE STORE (1983)

VOYAGE AU LAC (2023) & WELFARE (1975)

ALLENSWORTH (2023) & POWAQQATSI (1988)

CHRONICLES OF A WANDERING SAINT (2023) & THE BURIAL OF KOJO (2019)

TOUTE LA BEAUTÉ ET LE SANG VERSÉ (2023) & LE LYCÉEN (2022)

OPPENHEIMER (2023) & BARBIE (2023)

Et bien sûr, comment finir ce récapitulatif sans aborder l'inévitable Barbenheimer, véritable cœur du cinéma de 2023. Quel plaisir de voir le succès de films originaux aux sujets incongrus, par des cinéastes aux styles affirmés - surtout, de voir irrémédiablement liés deux films qu'en apparence tout oppose, témoins de la vitalité moderne du 7ème Art. Si on m'avait dit que je compterais un jour un film Barbie parmi mes préférés de l'année ! L'un est une étude existentielle d'un personnage controversé de l'histoire américaine, perdu dans un monde et un héritage qui le dépassent largement. L'autre, c'est Oppenheimer.

Comme toujours, merci à mes lecteurs nouveaux et anciens, fidèles ou de passage ; j'espère que l'on se retrouvera encore de nombreuses fois en 2024 pour partager ensemble un peu de cinéma. D'ici là, bonne année, bonne santé, bon cinéma, et à bientôt, toujours au 7ème Café ! Et toi Billy, quel serait ton double programme 2023 ?

- Arthur

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