La nuit, en Corée, il y a beaucoup d'étudiants dans la rue. Mais ce n'est pas pour s'amuser avec leurs amis. Portant des sacs d'école pleins de lourds livres, ils vont à des hagwons, qui sont des établissements scolaires privés, et y étudient jusqu'à tard. Pour certains, ils rentrent à 1 ou 2 heures du matin. Après peu de sommeil, ils vont à l'école au petit matin. Surtout, les lycéens en terminale passent la plupart de temps et même leurs weekends dans les hagwons.
On peut facilement trouver beaucoup de tels étudiants à Daechi-dong. Pourquoi et que s'est passé-t-il dans ce quartier ? Depuis les années 80, la plupart des habitants de Daechi-dong constituent ceux qui sont jeunes, riches et exercent des métiers professionnels. Ils souhaitent que leurs enfants obtiennent autant de richesses et le même statut social qu'eux. C'est pourquoi ils s'intéressent beaucoup à l'éducation de leurs enfants, au point qu'ils contactent en personne des enseignants connus chez les parents d'élève et recueillent des informations sur les hagwons, les sujets des examens et les enseignants des établissements scolaires publics et privés.
Mais, pour certains parents, il serait plus précis de dire qu'ils s'intéressent plutôt aux universités dans lesquelles leurs enfants entreront. En tout cas, par conséquent, le niveau moyen des étudiants s'est élevé, ce qui a forcé les enseignants à faire des sujets d'examens de plus en plus difficiles en même temps que les parents d'élève à emmener leurs enfants dans des hagwons pour qu'ils puissent survivre à cette compétition violente. Un cercle vicieux s'est formé. Selon l'interview d'un étudiant, les lycéens se demandent s'ils peuvent entrer à l'Université nationale de Séoul ou dans les universités de médecine plutôt que s'ils ont eu de bonnes notes ou ce qu'ils veulent faire comme métier dans le futur. Et cette question semble refléter bien le système d'éducation qui se passe à Daechi-dong, et les problèmes de l'éducation nationale actuelle dont la hiérarchisation extrême des universités.
24,284. C'est le nombre de hagwons situés à Seoul. 17,500,000,000 d'euros. C'est la somme dépensée l'année dernière pour l'enseignement privé. Le nombre de hagwons surpasse celui de cafés (17,026), et est trois fois plus élevé que celui d'épiceries (8,507). Parmi eux, 1,609 se trouvent à Daechi-dong, qui est le premier en nombre de hagwons et 1,052 à Mok-dong, le deuxième. Ces établissements n'ont cessé de prendre de l'ampleur même pendant la crise du Covid-19. A Daechi-dong, il y a maintenant 1,381 hagwons en 2023, par rapport aux 228 en 2019. Ainsi, comme les zones traditionnelles où se concentrent des établissements scolaires privés sont de plus en plus saturées, ils envahissent les zones environnantes.
De nombreuses hagwon en un même bâtiment.Le nombre d'élèves a ironiquement chuté ces dernières années mais celui des hagwons a peu réduit. Il a au contraire augmenté dans certaines régions. Quant à la dépense de l'enseignement privé, 72.4% de 26 milliards d'euros, donc environ 18 milliards euros ont été dépensés l'année dernière dans des établissements scolaires privés. Les Edu-Poor, qui consacrent plus que leur revenu moyen pour l'enseignement privé malgré qu'elles vivent sous le seuil de pauvreté, n'hésitent pas à payer beaucoup d'argent pour l'éducation au bénéfice de leurs enfants. Selon un sondage, les ménages à revenus élevés, dont les enfants ont 14-19 ans, dépensent environ 800 euros, l'équivalent du budget nourriture et logement de toute la famille pour un mois. On peut même trouver des ménages qui dépensent environ 2,100 euros et d'autres 70% de leur revenu. Certes, il est difficile de trouver des élèves qui ne sont pas scolarisés dans des établissements privés scolaires, mais les parents d'élève à Séoul, surtout à Daechi-dong, paient une somme d'argent extravagante pour l'enseignement privé, ce qui a engendré " le cartel de l'enseignement privé. "
Ce sont des groupes ou des organisations qui maintiennent leur statut de monopole dans le marché de l'enseignement privé ou concourent d'une manière inéquitable ; le mot " cartel " a été utilisé par le président pour critiquer le système actuel de l'éducation nationale. Ils prennent d'injustes profits aux parents d'élève en prétendant que beaucoup de sujets qu'ils inventent correspondent à ceux des examens réels scolaires, mais en fait, ils les reçoivent des enseignants qui les ont faits pour une certaine somme d'argent.
Un tribunal situé au nord de Séoul
Pour citer des exemples, deux personnes ont été condamnés à 18 mois de réclusion en 2017 : un ancien enseignant au lycée qui avait emporté les sujets des examens hors du lycée et un chef d'un établissement scolaire privé qui les avait reçus. Et en 2023, 50% des admis du pour la médecine étaient enregistrés dans le même hagwon situé à Suneung (le bac coréen) 2022 Daechi-dong, à Séoul.
Ainsi, comme de plus en plus de tels cas se présentent, le ministère de l'éducation nationale a mis en place une période pour que les concernés se déclarent volontairement. 322 enseignants d'établissements scolaires publics ont déclaré avoir pris des profits en collaboration avec les établissements scolaires privés et parmi eux se trouvent certains qui ont même gagné jusqu'à 300,000 euros pendant plusieurs années. En fait, il y a beaucoup de rumeurs depuis longtemps sur le fait que les grands hagwons échangent des sujets contre de l'argent avec des enseignants qui les font, sans aucune preuve matérielle. Or, les investigations sur le cartel de l'enseignement privé se sont mises en place cette année, comme les 3 plus grands hagwons se sont fait suspectés d'avoir donné une grosse somme d'argent à des enseignants pour obtenir les sujets des examens. Il n'est pourtant pas sûr qu'elles mènent au démantèlement du cartel de l'enseignement privé dans le futur.