Nouveau drame dans l’Extrême-Nord. Hier en début d’après-midi, un groupe de 4 employés camerounais de l’ONG Première Urgence a été kidnappé par des hommes armés aux abords du parc de Waza. Leur véhicule a été retrouvé abandonné non loin de là, laissant craindre le pire. Explications.
Une embuscade près de Waza
Les faits se sont déroulés dans le courant de la journée du 10 janvier, plus précisément au village de Ngoubdori dans le canton Kossa, situé à quelques encablures du célèbre parc national de Waza. C’est là que le cauchemar commence pour les 4 victimes, des employés camerounais de l’ONG Première Urgence.
Alors qu’ils circulent tranquillement à bord de leur véhicule de service, ceux-ci tombent dans une embuscade tendue par un groupe lourdement armé. Impuissants, ils sont extraits de force du véhicule et emmenés manu militari par leurs ravisseurs qui prennent immédiatement la fuite.
Quelques minutes plus tard seulement, leur voiture est retrouvée abandonnée au beau milieu de la route nationale N°1, moteur encore en marche et portières ouvertes…Un scenarii cauchemardesque qui en dit long sur la violence de l’assaut.
La piste Boko Haram privilégiée
Aussitôt prévenus, les forces de défense camerounaises ont entamés des ratissages dans la zone, épaulées par les gardes forestiers du parc national tout proche. Mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, les recherches sont toujours infructueuses.
Lire aussiLa Stratégie Araignée du Cameroun : Coopération militaire dans un monde en mutationBien que non revendiqué, cet enlèvement porte la marque des combattants de Boko Haram, très actifs dans l’Extrême-Nord camerounais. D’autant que Première Urgence est connue localement pour son action humanitaire d’aide aux victimes – civiles notamment – du conflit qui oppose l’armée camerounaise aux islamistes.
De quoi motiver une action ciblée de la part des terroristes, bien que d’autres pistes restent à l’étude. Car dans cette zone frontalière instable, les enlèvements crapuleux à but lucratif sont également monnaie courante, qu’il s’agisse de coupeurs de route ou de malfrats venus du Nigeria voisin.
Les humanitaires, nouvelle cible risquée
Quoiqu’il en soit, ce nouvel enlèvement de travailleurs humanitaireslocal souligne le risque croissant qui pèse sur ces hommes et femmes dévoués à une cause : l’aide aux populations.
Il y a quelques semaines à peine, ce sont deux employés de Médecins Sans Frontières (MSF) qui avaient connu le même sort funeste dans la région, sans oublier les nombreux kidnappings d’humanitaires étrangers ces dernières années.
De quoi décourager les bonnes volontés dans une région où les besoins humanitaires explosent, du fait de la recrudescence des violences. Entre guerre ouverte et terrorisme aveugle, les travailleurs humanitaires sont décidément trop souvent pris entre deux feux…