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Oreiller d'herbes

Par Vertuchou

En sortant par la porte, j'ai eu de nombreuses pensées.
Le vent du printemps soulève mes vêtements,
Des herbes parfumées poussent sur des traces de roues.
Le chemin abandonné s'enfonce dans le brouillard.
Je m'arrête m'appuyant sur ma canne et regarde à l'entour,
La nature entière brille.
J'entends le doux roucoulement des rossignols
Je vois une pluie de pétales tomber.
Là où s'épuise le chemin, s'étend la plaine.
Je note un poème sur la porte d'un vieux temple.
La solitude s'étend jusqu'à la limite des nuages.
Une oie sauvage traverse le ciel pour retourner au pays.
Que le coeur est profond et serein.
Dans mon extase j'oublie ce qui distingue le bien et le mal.
J'ai dépassé la trentaine et j'entre dans la vieillesse.
Le paysage printanier est toujours tendre.
Je me promène en suivant la mutation de la nature.
Je me trouve imperturbablement face aux fleurs parfumées.

Le chrysanthème à la fenêtre
est sans couleur encore
Mais voici l'aurore

Natsume Sôseki

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