Démarrage en trio sans saxo. Jeu hard bop très classique. Batteur aux baguettes. Ca swingue tranquille. Si c'est un standard, je ne le connais pas. 1 er solo de contrebasse. Souple, léger. Pianiste et batteur ont baissé le son. Joli tapotis du batteur sur les bords de caisses. Légers breaks de batterie. C'était " Sugar Ray ", composition du pianiste Phineas Newborn en hommage au boxeur Sugar Ray Robinson. Le boxeur du XXe siècle, fondateur et propriétaire du club de Jazz le Ringside à Paris en 1950.
Arrivée d' Olga Amelchenko sur scène. Une composition de Leila Olivesi en hommage à Wayne Shorter " Wayne left town ". Clin d'œil évident à la composition de Wayne Shorter en hommage à Lester Young " Lester left town ". Batteur aux balais. Le sax alto évoque le son de Wayne Shorter qui, lui, jouait du ténor et du soprano. Batteur aux baguettes. Son mystérieusement énergique du saxophone comme il se doit. Je bats la mesure du pied gauche. Ca envoie. Le sax se tait. La pianiste mène le bal. Bonne vague de la rythmique. L'héritage d' Herbie Hancock s'entend dans le jeu de Leila Olivesi. Logique pour une composition dédiée à Wayne Shorter. Inspiration pas copie. Le quartette repart énergiquement.
" Winter flower " composé par Leila Olivesi pour la naissance de sa fille, un hiver, il y a 14 ans. Je me souviens avoir vu Leila Olivesi jouer enceinte à l'époque. Avec une allure de Reine. Solo de piano. Batteur aux maillets. Une charmante ballade. L'amour d'une mère pour sa fille. Solo de contrebasse. Batteur aux balais. Notes distillées goutte-à-goutte au piano. Yoni descend chercher les notes en bas de la contrebasse. C'est plein de tendresse. Donald Kontomanou malaxe ses tambours aux balais. Leila reprend la main. Batteur aux baguettes. Retour du saxophone qui vient ajouter de l'acidité à la douceur du piano et de la contrebasse, aux roulements de tambours, au cliquetis de cymbales. Bref, ça décolle sur ce 3 e morceau. Dialogue de dames piano-saxophone tout en douceur.
" Scorpio " ( Mary Lou Williams) extrait de la " Zodiac Suite ". Les spectateurs natifs du signe du Scorpion lèvent la main. Mon frère, Benoît Lagrée, était un Scorpion. La pianiste joue cet air entêtant qui avance pas à pas. Donald tapote joliment aux baguette sur une cloche et un tambour. Swing inquiétant, pas tranquille. Retour de la plainte du saxophone. Le quartette enchaîne. Retour à un swing redoutable qui avance comme un dangereux scorpion pour piquer.
Un standard. " Star Eyes ". Cher à Stan Getz notamment. Toujours une bonne énergie. Batteur aux baguettes. A la rythmique maintenant. Tempo implacable de la contrebasse et de la batterie alors que la pianiste improvise joyeusement et énergiquement. Main de fer dans un gant de satin puisque Leila Olivesi est une disciple du Maestro Duke Ellington. Le public reste concentré sans applaudir alors que la quartette est reparti. Donald hache vite et fin le tempo pour relancer le saxo.
" Danse pour Nefertiti " ( Leila Olivesi). Bonne vague de la rythmique. Le sax monte et descend dessus. Jolie mélodie. D'une Reine d'aujourd'hui pour une Reine d'hier. Je ferme les yeux et décolle emporté par la musique qui monte en volutes. C'est dansant. Batteur aux baguettes. Je bats la mesure du pied droit.
" Drummer Song " ( Geri Allen). Le piano commence doucement. La rythmique enchaîne. Batteur aux baguettes. Le tempo se ralentit sur le même air. Batteur aux balais. Le trio décortique le morceau. Jeu de piano inspiré de Claude Debussy. Le petit air chantant revient alors que le batteur ponctue doucement aux baguettes. Ca repart.
Olga Amelchenko revient sur scène. Un air classique de bebop. En trio sans piano. Leila danse debout devant son piano. Elle se rassied et joue. A la rythmique de jouer. Le sax revient. Brièvement. Leila se relève et danse. Le sax s'envole, poussé par la contrebasse et le batteur aux baguettes. Puis Leila se remet au piano. Rythmique énergique. Du Monk je pense. Solo de contrebasse bondissant avec malaxage aux balais. Charmant dialogue contrebasse-batterie. Retour au quartette avec batteur aux baguettes.
" Révolutions " (Leila Olivesi). Composition inspirée par les révolutions arabes de 2011. Intro en piano solo. Mystérieuse à souhait. Le piano lance le signal et la rythmique démarre. Energique. Batteur aux baguettes. Le saxophone s'ajoute en douceur. Toujours un plaisir d'écouter un saxophone sans microphone au Café Laurent. Olga envoie. Le sax se projette, bien poussé par la rythmique. Solo de contrebasse véloce finement ponctué par les balas sur les cymbales et quelques notes de piano. Donald joue à mains nues sur les tambours. Solo du batteur aux baguettes, rapide et léger, sans monter le son. Grande maîtrise. Retour du sax avec un petit chant dans le grave de l'instrument.
" Black widow " (Leila Olivesi). Intro en piano solo. Majestueuse. Dialogue avec le saxophone. Batteur aux baguettes et contrebasse marquent le pas. Celui de la Veuve Noire. Une ballade en forme de Blues. Joli vibrato final du saxophone. Cf vidéo sous cet article.
Presque un mois après le concert du 4tet d' Emmanuel Borghi, Madame S a retrouvé avec plaisir le Café Laurent et Yoni Zelnik et découvert avec délice la musique de ce quartette. C'était le premier concert de Leila Olivesi avec Olga Amelchenko. Il en appelle d'autres.