Quand s'évader sonne à mes oreilles telle la liberté [ou comment harponner un petit bout de bonheur, furtivement...]

Publié le 08 juin 2008 par Taliashka
Le week-end... Je crois que je n'ai jamais autant apprécié ce mot, malgré son origine rosbiff heu... anglaise...
J'ai toujours aimé ces deux jours, qui viennent clôre les longues semaines de cours... ces heures passées à travailler, écrire, réviser. Boaf finalement c'était pas si horrible que ça, si? [question piège, qui donc aime les périodes scolaires ? ;)]. Un petit moment qui s'insère amoureusement au creux d'un ensemble de temps, offrant un souffle, un bonheur tout simple.
Le week-end ressource, il redonne une envie, un mouvement que la routine brise un peu plus quand les secondes s'écoulent lentement...
D'ordinaire je rentre chez mes parents. Aaah la maison familiale, la campagne et les oiseaux, l'air frais qui fait frissonner... Finalement c'est un peu franchir une frontière invisible pour revivre le temps d'une respiration...
Petite pause donc, entre deux semaines de stage obligatoire... En fait c'est surtout ce point là qui m'ennuie au delà de tout. Les contraintes qui t'enchaînent, empêchant à nos ailes de se déplier dans le grand ciel bleu...
Deux jours hors de l'espace et du temps, voilà ce que fut ma petite escapade... Lecture essentiellement, avec ma bouillotte bien aimée, une quinzaine de litres de thé, deux bonnes plaquettes de chocolat (100% de cacao pour atteindre le paradis) et mes pensées... Frêles papillons perdues au sein d'un voilà sombre comme la nuit, qui sans cesse s'étend comme un nuage menaçant au dessus de ma tête......
Et puis un peu de cuisine... Pour moi d'abord (non non je ne me laisse pas mourir de faim rassurez vous ;)) parce que je ne peux pas m'empêcher d'essayer toujours plus et tenter des trucs bizarres (avec le tofu notamment lol).
Mais au delà c'est surtout pour ceux qui sont toujours là pour moi quand c'est pas la grande forme... Ceux qui, malgré les kilomètres et peut-être l'envie de passer leur dimanche ailleurs, arriveront d'ici peu sous le ciel grisonnant de Montpellier... Gris, noir, des nuances bien nébuleuses... Alors pourquoi en cet instant suis-je en train de sourire ? Tout simplement parce qu'à leur arrivée ce sera lumineux, et celà qu'importe la couleur du ciel, de la terre ou des idées rangées au placard pour l'occasion.

Carpaccio de Truite Sauvage pour des parents géniaux...
... Et un dimanche où les teintes du monde n'arborent plus aucune importance...
Ingrédients (pour deux amoureux du petit poisson frétillant):
¤ Un beau pavé de Truite Sauvage bio (de préférence, après libre choix à vous :) vous pouvez également réaliser cette recette avec du saumon). ¤ Un demi citron
¤ Huile d'Olive si possible très fruitée

¤ Fleur de sel

¤ Poivre mélange 5 baies

¤ Baies roses
¤ Poivre Sichuan
¤ Aneth fraîche (à défaut de la sèche ^^)
---> Important: un bon couteau, à lame fine et longue et bien aiguisée (par exemple un tranche-lard ou un couteau à jambon).
---> Attention également à prendre un pavé assez épais, une partie du dos est ce qu'il y a de mieux)
Ahah le carpaccio !!
L'origine du mot m'a fait sourire lorsque je l'ai apprise dernièrement... Il est vrai qu'en cuisine beaucoup de plats possèdent un nom dont on ne sait pas vraiment ce qu'il peut bien signifier. Dans le cas présent, il a même une histoire...
Carpaccio était un peintre italien appartenant à l'école Vénitienne et qui dans ces toiles allait à laisser transparaître énormément de couleurs issus des tons rouges. D'une finesse remarquable, ces coups de pinceaux mêlant ces teintes rappelèrent alors un plat servis aux grandes dames de l'époque... Une assiette de filet de boeuf, cru et saignant, coupé si fin qu'on avait l'impression de ne rien mangé (d'où le fait que la bourgeoisie féminine en raffolait, pensant que celà faisait maigrir... hum).
De l'assimilation au rouge, il n'y eu qu'un pas, et le Carpaccio de boeuf avait trouvé ses Lettres de Noblesse et un nom artistique digne des plus Grands ;)
Bon trêve de galéjades hein !!
Origines aristocratiques ou pas, il ne va pas se découper tout seul lol alors on va lui donner un petit coup de main, si je puis dire...
Dans un premier temps, il est primordial de laisser le pavé de truite au congélateur une bonne demie-heure, si vous voulez faire de jolies tranches. Ah bah vi !! C't'un plat noble du coup, alors on soigne la présentation hein... huhu xD
Pendant ce temps préparez tous vos ingrédients et aiguisez votre arme de découpage massif lol. Il est également important de prévoir un plat assez grand, afin d'éviter au maximum que les tranches ne se superposent. Il n'est pas nécessaire en revanche qu'il soit très profond, juste assez pour la marinade.
Pouet pouet, m'sieur l'Pavé est prêt...
Un coup au congel' et le voilà frais comme un gardon, prêt à s'faire faire une coupe d'été... Retirez la peau (si ce n'est déjà fait) en passant la lame à ras entre le poisson et la planche. Une fois cette opération effectuée, partez du bord le plus épais et tout en pressant à l'aide de la paume de la main, coupez de fines tranches. Bon ok, difficile de l'expliquer comme ça hein '^^ faudrait une vidéo mais je n'ai pas de caméra :/
Dans le pire des cas, votre poissonnier peut très bien vous le faire si vous le lui demander gentiment lol (allé un petit sourire... :) roooh mieux que ça que diable !! :D voilààààà qu'on voit toutes vos ratounes et il tombera dans l'panier ;)). Bref une fois les tranches réalisées, les disposer une à une et bien à plat dans le plat. Continuez tout simplement jusqu'à disparition complète de monsieur Pavé...
Parsemez ensuite généreusement de baies roses ainsi que de poivre sichuan légèrement écrasés avec les doigts. Quelques tours de moulin 5 baies, un peu de fleur de sel et de brins d'aneth ciselés. Et enfin... la touche ultime. Versez délicatement en filet une délicieuse huile d'olive sur toute la surface du plat en faisant que chaque tranches soit bien couvertes. Recouvrez d'un film étirable et placez au frigo pour 24h.
Il est important de venir lui rendre une petite visite assez souvent, et de lui faire danser la gigue un peu au jeune homme... Bah oui pour séduire Madame, il doit savoir effectuer quelques pas tout de même !! Remuez donc le plat pour que l'huile se gorge des épices et imprègne toujours plus les fines lanières...
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Le Carpaccio de Madame l'Ambassadrice...
Le lendemain découvrez le plat et rajoutez un peu d'huile d'olive si vous jugez cela nécessaire (ça boit c'te bête là lol). Conservez de nouveau au frigo jusqu'au service.
Quelques minutes (je dirais une demie-heure environ) avant de dresser, placez le à température ambiante, sans papier film, et ajoutez le jus d'un petit demi-citron. Remuez une dernière fois le plat pour que l'huile et l'agrume se mêlent aux épices et laissez reposer.

Inutiles de préciser que cette entrée n'a besoin d'aucun à côté pour être sublimée... Toutefois, avec quelques tranches fines d'un excellent pain de seigle, ou même de pain allemand (très noir et croquant avec ses petites graines), légèrement toastées.... Mmmmh....
Il se marie également très bien avec la farine de sarrasin ;) essayez donc les adorables petits blinis, ou même en garniture d'une galette bretonne... Les goûts se mêlent vraiment parfaitement avec ces céréales.
Un dernier petit mélange de saveurs qui passe divinement bien (à mon goût) c'est simplement une cuillérée de chèvre fraîs et crème légèrement assaisonné de poivre 5 baies et d'aneth...
Finalement il n'y a pas besoin d'être ambassadrice pour offrir un petit plaisir délicat à ceux que l'on aime ;) Alors n'hésitez plus :p
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Je retourne dès ce soir dans ma prison dorée ^^ mais je reviens (je l'espère de tout coeur) vendredi soir prochain... En attendant, je vous souhaite à tous une super semaine.
Que Râ veille sur vous.