Funky Bafoussam : l’ode vibrante de Yanick K. à sa ville natale

Publié le 03 janvier 2024 par Tonton @supprimez

« Record Of The Day: J.M Tim & Foty. Bafoussam is funky and not so bad. Love is light in Douala by night, says the singer who loves you. Release year: 1977. » C’est par cette mystérieuse introduction que débute le bouleversant témoignage de Yanick K., nostalgique enfant de Bafoussam. En une poignée de lignes remplies d’émotions, celui qui a grandi à 500m de la maison des légendaires Tim et Foty, rend un vibrante hommage à sa ville natale et à toute une génération marquée à vie par ce groove si particulier.

« Funky Bafoussam. Pour tous les enfants de Bafoussam… » D’emblée, le ton est donné. Yanick K. s’adresse directement à la vaste communauté des « enfants » de Bafoussam, qu’ils soient fans du TPO, fonctionnaires discrets ou éternels noceurs du mythique marché A. Avec générosité et empathie, il évoque toutes ces figures qui font le sel et le charme de la cité. Ces invisibles du quotidien qui traversent la ville à l’aube pour rejoindre les plantations alentours. Ces marchands ambulants qui arpentent sans relâche les rues. Ou encore cette faune interlope qui gravite autour du célèbre « caïd intouchable » Donatien Koagne.

Car pour Yanick K., Bafoussam ne se limite pas à ses beaux quartiers. Elle se niche aussi du côté des zones plus sombres. Celles qu’a pu explorer la bande de « nanga » adolescents qu’il était. Entre art, école et vice, lui et sa bande ont grandi en funambules, écartelés entre rêves et tentations, sous le regard parfois réprobateur des parents. Des années flamboyantes et turbulentes dont il conserve une certaine nostalgie teintée de regrets.

Et au milieu de ce tourbillon bafoussamais, la funky musique de Tim et Foty en bande-son. Un groove envoûtant aux effluves nostalgiques qui berce encore les souvenirs d’une époque révolue. Presque 50 ans après la sortie du mythique album « Funky Bafoussam« , sa patte musicale indélébile continue de résonner dans l’âme de milliers d’enfants épris de leur ville. Cette ville à la fois douce et rugueuse. Cette ville qui ne laisse personne indifférent.

En témoigne l’émouvant cri du cœur de Yanick K. à tous ces « enfants de Bafoussam » qui errent tels des âmes en peine au Carrefour Maquisard. Sa plume inspirée résonne comme un vibrant appel à offrir à ces oubliés de l’histoire la reconnaissance qu’ils méritent. Histoire de rappeler à tous que Funky Bafoussam n’a rien perdu de sa superbe.

Par Patrick Bengono, 237online.com