PAR BERNARD VASSOR
Pendant trente ans,
Sainte-Beuve rendit un culte au talent poétique de
Marceline Desbordes-Valmore dans la
Revue des Deux Mondes, au
Moniteur universel, au
Constitutionel et au
Temps. (Il eut un temps une idylle avec Ondine Valmore, la fille de Marceline) D'autres écrivains, d'autres critiques, et d'autres artistes comme
Paganini s'accordèrent pour tresser des louanges à son génie poétique. Parmi ceux-ci nous pouvons citer :
Alexandre Dumas père (jamais en retard lorsqu'il s'agit de complimenter une femme) Emile Montégut,
Charles Baudelaire (
Curiosités Esthétiques) Théodore de Banville, Rimbaud et Verlaine, ce dernier lui consacra une large place dans
"Les Poètes Maudits"
: "
Marceline Desbordes-Valmore est digne par son obsurité apparente mais absolue, de figurer parmi nos ", Poètes Maudits", et ce nous est, dès lors un devoir impérieux de parler d'elle le plus au long et le plus en détail possible. M.Barbey d'Aurevilly la sortait jadis du rang et signalait, avec cette compétence bizarre qu'il a, sa bizarreie à elle et la compétence vraie, bien que féminine qu'elle eut (...) quand Arthur Rimbaud nous connut et nous frça presque de lire tout ce que nous pensions être un fatras avec des beautés dedans. (d'abord, Marceline Desbordes était du Nord et non du Midi (de Douai, où Rimbaud et lui avaient des attaches) du Nord cru, du Nord, bien, et ce nous plût à nous du Nord cru aussi (...)" Verlaine conclut ainsi son portrait : "Marceline-Desbordes-Valmore est tout bonnement, avec George Sand, si différente, dure, non sans des indulgences charmantes, de haut bon sens, de fière et pour ainsi dire de mâle allure; la seule femme de génie et de talent de ce siècle et de tous les siècles en compagnie de Sapho peut-être, et de sainte Thérèse." Née en 1786 à Douai, elle se rendit en Martinique avec sa famille en 1797 à l'invitation d'un riche cousin de sa mère. Malheureusement une révolte éclate en 1801, le riche cousin est tué, et sa mère est térassée par la fièvre jaune, qui sévissait cette année là à Pointe-à-Pitre. Elle revient en France vivre auprès de son père
Félix Desbordes, peintre d'armoiries
, et ses deux soeurs à
Douai. En 1802, elle fit des débuts dans un théâtre de sa ville natale. L'année suivante, elle obtint un engagement au
Théâtre des Artsà Rouen. Peu après, elle se produisit à l'Opéra comique, puis à
Bruxelles au T
héâtre de la Monnaie. Elle fit la connaissance
d'Henri de laTouchedont elle ne revèlera jamais le nom, avec qui elle eut un fils. Ce qui n'empêcha pas celui que l'on surnommait
"Le Loup de la vallée" de l'abandonner un an plus tard. A SUIVRE..............