Ruby J - EP Backtrack

Publié le 23 décembre 2023 par Concerts-Review

Ruby J - EP Backtrack

NoPo

). - Backtrack EP 2023à découvrir absolument
On trouve la publication de ses premiers morceaux il y a 3 ans, la maturité n'attend pas le nombre des années.
Pas palmée, elle se débrouille aussi très bien à la guitare, inspirée depuis l'âge de 13 ans par l'Australienne Tash Sultana.
Attention! Son chant d'oiseau ne fait pas tout. Il faut écouter attentivement les morceaux teintés de soul, rock et rhythm & blues 60/70's, un régal, un écrin pour les cordes vocales de Ruby comme une rivière de diamants... (à pleurer).
Les musiciens (ils sont 6 mais pas de nom à vous dévoiler) savent mettre la Motown en route pour chauffer les pistes et surtout pas les brouiller.
Du haut de ses 18 ans, la petite anglaise (Stafford, West Midlands) nous regarde et nous fait forte impression.
De sa voix exceptionnelle, elle nous inonde de bonheur.
Je peine à capter ses paroles tant son timbre glisse, tressaute et louvoie tel un champion du monde des bosses à ski!
On y entend, pêle-mêle, Amy Winehouse, Macy Gray et Billie Holiday, j'y ajouterai même la fragilité d'une Kandle in the Wind (

C'est un long riff rock, bordé de country, à la gratte électrique qui ouvre le bal avec fracas. Note de la rédaction:le band - Oliver Wardle, Saxon Gidney, Ben Oakes, Lewis Topping, Chris Davies, Harvey Brown
Le rythme sec donne dans la vivacité. Un sax vient moucher les fins de phrase.
La voix se promène avec force, capable de sauter sur des pointes effilées. Cette présence vocale ferait presque oublier la musique...
Et pourtant, l'orchestration, richement cuivrée, déroule, carrée, sans esbroufe et superbement efficace.
' Home' is where my heart is...
Cette fois, la guitare acoustique est fouettée avant que le chant n'entre en action, enveloppé par la rondeur basse/batterie.
Le morceau s'appelle ' I don't care', on veut bien le croire avec tant de naturel.
La guitare électrique vient zébrer la mélodie et des cuivres ponctuent le tout.
Quelques accélérations, cuivrée et galopante, confirment le ton, rock et libre comme l'air, du titre.
Ruby met de l'intensité et du grain à mener la composition et ne laisse que quelques miettes au brillant solo de guitare conclusif.
Le morceau titre ' Back track' commence telle une ballade à la guitare sèche et frappes, pourtant rapides, sur le cercle.
La basse ronronne, pareil à un gros chat, et la cadence me fait penser à 'Teardrops' de Womack & Womack.
La vague rhythm & blues recouvre tout sur son passage nous entrainant avec elle dans un océan de bonheur.
La voix jouit, à la fois d'une grande personnalité et d'une grande facilité.
On perçoit, à chaque instant, son dynamisme, légèrement assoupli par une modulation émouvante.
Nouveau début à l'acoustique sur un filet de craquements vinyliques. La voix, légèrement enrouée dans un son vintage, volète sur l'arpège.
L'imitation d'un vieux blues, tout droit venu des champs de coton, saute aux oreilles.
Après un frottement des cordes, on rétablit une qualité de son contemporain.
La batterie roule sur les toms dont le rebond sollicite la basse bombée. La guitare vibre sous l'écho.
Les instruments à vent s'en délectent et soufflent à tout va dans une ambiance exaltée que ne contredit pas le chant.
' Truth', une nouvelle plage tellement ensoleillée, la vérité si je mens!
De douces cordes soufflées tombent en pluie sur une couche dorée au clavier. La basse tangue avec une belle musicalité.
Puis le titre avance en soul chaloupée. Le chant, versatile, passe d'un ton langoureux à un tempérament de feu.
Les musiciens passent le chiffon sur leurs cuivres veloutés et les font étinceler.
Un passage central crépite d'orgue recouvert de cuivres. La voix de Ruby enlace et s'embrase de chaudes ondulations.
' Try' marque une sacrée réussite!
On termine par la pochette, flanquée, plein format, d'une photo noir et blanc, qu'on dirait prise à travers un trou de serrure.
L'objectif dessine une perspective fish eye, la silhouette de l'artiste, assise sur un tabouret, accentuée fortement par un effet filiforme.
Haut léopard et pantalon noir dont les pattes ne recouvrent pas des bottines pointues qui allongent encore le profil.
Port de tête, plein d'assurance, et regard toisant le photographe. Classe la posture!
RUBY J, une artiste à suivre de près... très, très près même, au point de risquer l'accrochage.
Si vous avez du vinyle, regardez les sillons tourner et l'effet, amplifié par ce nectar sonore, vous hypnotise aussitôt.
Comme la pierre précieuse, elle s'appelle Ruby... J... comme jewel, ça ne s'oublie pas facilement, si?