Alors que la tension monte à quinze jours de la première levée du Grand Chelem, les joueuses de la WTA s'activent en Australie afin d'être en parfaite condition physique le jour J. Si certaines ont choisi Brisbane ou la United Cup, ou d'autres encore la Nouvelle-Zélande où se déroule le tournoi d'Auckland, des joueuses ont préféré poser leurs valises dans la capitale, Canberra, théâtre d'une épreuve WTA 125 qui a su attirer du beau monde. Voyons quelles sont les forces en présence et qui pourrait tirer son épingle du jeu.LES FAVORITES.Longtemps domicilié dans les divisions inférieures du tennis professionnel féminin, le tournoi de Canberra a été promu l'année prochaine en catégorie WTA 125. Une promotion bienvenue qui a permis aux organisateurs d'attirer des joueuses réputées pour la nouvelle édition qui débute le 1er janvier. Ainsi, six joueuses du top 100 ont décidé de faire le déplacement afin d'effectuer les ultimes réglages avant Melbourne. Parmi elles figure celle que l'on peut considérer comme l'une des grandissimes favorites de l'épreuve, Viktorija Golubic. Tête de série numéro une, la suissesse de trente-et-un ans va utiliser toute son expérience pour tenter d'aller au bout, d'autant plus qu'elle est dans une période de confiance après de bons résultats en 2023 (trois titres glanés dont le WTA 125 de Rouen). Revenue récemment dans le top 100 après en être provisoirement sortie, Golubic est toujours prête à relever tous les défis même si le tirage au sort ne l'a pas vraiment gâté à Canberra avec un premier tour corsé contre la danoise Clara Tauson, avant un quart de finales éventuel contre une autre joueuse d'expérience, l'italienne Sara Errani, tête de série n°8. En parlant d'expérience, Nao Hibino n'en manque pas elle aussi. À vingt-neuf ans, la nippone s'est encore distinguée cette année en gagnant le tournoi de Prague en WTA 250. Une performance qui lui a permis de revenir dans les cent premières alors qu'elle était restée longtemps engluée dans les rangs inférieurs. Tête de série n°2 à Canberra, elle évite la partie de tableau plus dense de Golubic mais, ne demeure pas pour autant à l'abri d'un piège, la chinoise Yafan Wang (n°6) pouvant croiser sa route en quarts, puis éventuellement, Jodie Burrage (n°4), Renata Zarazua (n°7) ou Katie Volynets en demi-finales. Elle devra aussi compter sur Harriet Dart et Anna-Lena Friedsam dans sa partie de tableau et devra auparavant faire preuve de vigilance au premier tour contre une joueuse issue des qualifications dont elle ne connaîtra l'identité que plus tard. Parmi les autres têtes de série, Kamilla Rakhimova (n°5) peut constituer un danger. Certes, la jeune russe de vingt-deux ans est très rarement performante dans les gros tournois. Par contre, elle aime les WTA 125 : finaliste à Stanford et demi-finaliste à Tampico cette année. Elle peut jouer Golubic en demi à Canberra si elle parvient à écarter au préalable des joueuses comme Nuria Parrizas Diaz, Erika Andreeva ou Océane Dodin (n°3). Cette dernière est notre seule chance française (avec peut-être Fiona Ferro si celle-ci passe le cap des qualifications). Dodin, victorieuse de cinq titres pro tour cette année, va d'ailleurs rencontrer une joueuse qualifiée pour son entrée dans le tournoi. LES JOUEUSES À SURVEILLER.Les organisateurs ont-ils eu le nez fin en donnant des invitations à quatre joueuses de la nouvelle génération australienne ? On ne va pas se le cacher, ce sera très dur pour elles dans un tableau principal d'une telle densité. Néanmoins, la présence d'Emerson Jones, quinze ans, qui a réalisé une très belle saison 2023 sur le circuit Juniors, fait plaisir, bien qu'un premier tour extrêmement compliqué l'attende contre la chinoise Yafan Wang. On est très content aussi pour Taylah Preston, dix-huit ans, victorieuse de quatre titres professionnels cette saison, dont un acquis récemment à Brisbane (W60) et qui va avoir un premier tour fort intéressant contre sa compatriote Melisa Ercan. Née en Turquie et naturalisée australienne depuis peu, Ercan a tourné le dos au circuit Juniors pour entrer de plein pied dans le professionnalisme. Un choix payant puisque sa moisson pour 2023 s'élève à quatre titres pro tour, dont un en France à Norges-la-Ville, lors de l'Open de Côte-d'Or, en juin dernier. Maya Joint, elle aussi, sort d'une année enrichissante. L'australienne de dix-sept ans a gagné les championnats pan-américains Juniors à Houston (J300) en battant l'américaine Tyra Caterina Grant en finale, tandis que sur le pro tour, elle a atteint le dernier carré à Sydney (W60) en novembre dernier. Un énorme défi l'attend à Canberra avec un premier tour contre Sara Errani. L'italienne de trente-six ans sera à surveiller, cela va de soit, même si elle reste sur une tournée sud-américaine désastreuse en WTA 125 avec trois défaites au premier tour à Colina, Florianopolis et Buenos Aires. Chez les jeunes, l'on gardera un œil attentif, comme de coutume, sur Erika Andreeva, sœur aînée de Mirra, certes nettement moins impressionnante que sa petite sœur mais, qu'on a vu cette année dans de bonnes dispositions dans les tournois WTA 125 : finale à Rouen et à Andorre, quarts de finales à Angers, demi-finale à Limoges. La partie ne sera néanmoins pas facile pour elle.