Depuis la passation de pouvoirs, un poil tendue, avec François Fillon, on était sans nouvelle de Dominique de Villepin. Sans doute était-il en train de méditer (en vers ???) sur cette France qui ne le mérite pas et qui a préférée s’offrir à un parvenu plutôt qu’à lui, pourtant véritable réincarnation de Napoléon (version retraite de Russie plus qu’Austerlitz…). Mais voilà, même sans le moindre mandat électif ni la moindre fonction officielle, le dernier Premier ministre de Jacques Chirac revient, malgré lui, sur le devant de l’actualité grâce à l’affaire Clearstream qui reste, avec le naufrage du CPE, le souvenir le plus marquant de son passage à Matignon.
Et comme il ne fait pas les choses à moitié, Dominique de Villepin, qui avait déjà eu droit à une audition de 17 heures (ponctuée de quelques étirements et pompes) par les juges d’instruction, se paie maintenant le luxe d’une perquisition à son domicile !!! Il faut dire qu’à force patauger allègrement dans la fosse à purin, qu’il a semble-t-il amplement contribuer à remplir, de l’affaire Cleartream, il a fini par en avoir plein les mains et par laisser des traces. Ainsi, une note du général Rondot initialement détruite mais reconstituée sur l'ordinateur du militaire lors d'une expertise judiciaire affirme que "selon la source Mahdi, rencontrée le 28 mai 2004, Jean-Louis Gergorin aurait reçu instruction de Dominique de Villepin, elle-même formulée par le président de la République, de balancer Nicolas Sarkozy". Difficile de faire clair… D’où probablement le changement d’attitude de l’ex flamboyant ministre des Affaires étrangères : entendu comme témoin le 21 décembre 2006, il niait à l’époque en bloc en parlant "d'allégations mensongères" et "d'accusations infondées", alors que désormais, "pour sortir de cette situation inadmissible, il souhaite maintenant disposer du statut de témoin assisté pour pouvoir bénéficier, comme tout citoyen, du droit de se défendre et de faire valoir la vérité". Une attitude certes moins héroïque que Bonaparte au pont d’Arcole, mais compréheble vu qu’il est maintenant susceptible d'être mis en examen pour "complicité de dénonciation calomnieuse". Encore un effort et la Santé lui tiendra lieu de Saint-Hélène…
D’autant que Dominique de Villepin risque de se retrouver bien seul face à justice, puisque Jacques Chirac, convoqué comme témoin dans la même affaire, a refusé de se rendre à la convocation en invoquant la séparation des pouvoirs et la Constitution. Il y a également a peu de chances que le président de la République actuel lui vienne en aide…