Nouvelle affaire de violences policières au Cameroun. Cette fois, c’est le très controversé Secrétariat d’État à la Défense (SED) qui est pointé du doigt, après la mort suspecte d’un jeune homme dans l’une de ses cellules. Ambiance électrique dans la capitale.
Une interpellation musclée qui tourne mal
Le drame se noue dans le quartier Nsam Escale de Yaoundé. Ce jour-là, Béranger Ignamoune Wapou, un jeune employé d’un programme de l’UNESCO, est appréhendé devant le domicile familial par des éléments du SED.
D’après des témoins de la scène, ces derniers tentent de l’embarquer de force dans leur véhicule, comme à leur habitude. Sauf que cette fois, la méthode employée est d’une rare violence. Coups de matraque, insultes, passages à tabac… Le jeune homme se retrouve roué de coups par plusieurs agents. Un acte gratuit et totalement disproportionné.
Choqué et affaibli, Béranger est finalement jeté à l’arrière du pick-up et emmené manu militari dans les locaux du SED. Il ne le sait pas encore, mais il ne reverra jamais sa famille.
Retrouvé mort le lendemain dans sa cellule
Car le lendemain matin, coup de tonnerre : Béranger Ignamoune Wapou est retrouvé mort dans sa cellule. Aucune explication n’est fournie sur les circonstances du décès. Le SED botte même en touche et refuse de communiquer le moindre détail à la famille éplorée.
Une chose est sûre néanmoins : le jeune employé de l’UNESCO était en parfaite santé lors de son arrestation. Difficile dans ces conditions de ne pas établir un lien entre son décès brutal et les violences subies pendant son interpellation.
D’autant que ce n’est pas la première bavure du SED. L’organisme fait l’objet de nombreuses plaintes pour brutalités, arrestations arbitraires et actes de torture. Un modus operandi qui a encore fait des victimes…
La colère gronde
Aussitôt la nouvelle du décès connue, c’est la stupeur dans le quartier Nsam Escale. Puis l’incompréhension laisse place à une immense colère. Comment un tel drame a-t-il pu se produire ?
Les langues se délient. On évoque un règlement de compte. D’autres parlent de brimades régulières par le SED dont était victime la famille Wapou. Quoiqu’il en soit, c’en est trop pour les riverains. Le jeune Béranger était apprécié de tous. Sa mort brutale ne restera pas impunie.
Les autorités doivent des comptes à la population. Qu’attend le gouvernement pour réformer en profondeur les pratiques du SED et sanctionner ces bavures à répétition ? Le climat social risque de se dégrader rapidement si rien n’est fait. Affaire à suivre…