J'étais donc là dans le jardin de Catherine... le début de l'histoire est dans l'article précédent... J'étais donc là et je venais de me rendre compte que j'étais entouré de... filles, des vraies et des qui ne cuisinent même pas ! Ça doit être un truc génétique ou au moins bien ancré en moi parce que subitement j'ai failli retrouver mes habitudes d'adolescent de fennec du désert...
Le fennec adolescent du désert quand il lève l'œil et se rend compte qu'une fille traîne dans le même quartier de désert que lui, il ne réfléchit pas, bon à la base c'est un garçon... Il ne réfléchit donc pas et son cerveau part en vrille, les yeux lui roulent par terre, sa langue se transforme en cache nez à triple boucle dont il ne sait plus quoi faire et il n'arrête plus de répéter fifififille fifififille... Et là s'il est du type extraverti, il lance ses pattes avant puis ses pattes arrière, puis toutes ses pattes en même en temps et dans n'importe quel ordre en direction de la fille en question... Soit il est du genre introverti et commence à creuser frénétiquement vers le fond en espérant que là où il va ressortir, de l'autre côté du monde, le sexe féminin ne sera pas encore arrivé ! Moi j'étais plutôt du genre... enfin quand j'ai senti que j'atteignais les racines de l'arbre tout proche, je me suis arrêté et je me suis dit, mais qu'est-ce tu fais là !
T'es plus ado mon fennec !!!
Ma voisine qui visiblement avait remarqué le mouvement de pelleteuse de mes papattes avant me scrutait avec un regard... de fille. Un regard de fille, c'est un regard qui en même temps vous dit qu'elle hésite à vous classer.... végétal ou minéral ? Qu'elle se dit... mais aussi que si le plus insignifiant des moucherons passaient par là il pourrait devenir beaucoup plus intéressant que votre auguste personne...
Là, sentant qu'il fallait que je fasse quelque chose pour influencer son choix, j'ai lancé mon plus beau sourire, un truc qui me fait ressembler à un mélange de Chewbacca en plus baveux et de clafouti aux cerises réalisé par ma belle-mère... ce qui a fini d'achever le moindre d'espoir de mon retour dans le règne animal... Et forcément elle a levé les yeux au ciel comme une fille... c'est à dire en me disant ainsi qu'elle m'avait finalement classé dans le règne charcutier du type pâté qui a tourné au vinaigré, un règne qu'elle venait de créer pour moi ! Parce qu'il ne faut pas croire le fennec introverti du désert il a beau creuser, creuser, creuser... il n'en connait pas moins le langage des filles, à force de le sentir pesant dans son dos ! Et puis finalement le fennec qui est en moi s'est peu à peu assoupi et les discussions commençant à fuser dans tous les sens, j'ai essayé de les prendre au bond et de papoter au gré des occasions.
Le problème du garçon quand il veut s'intégrer dans une conversation de filles c'est son nombre de cerveaux ! Les garçons ont, c'est établit scientifiquement, un cerveau dit à usage unique, ce qui ne veut pas dire qu'il ne sert qu'une fois dans sa vie mais qu'il ne peut servir qu'à une chose à la fois ! Se relacer les chaussures, penser que la fille qu'il vient de croiser à des bien jolis yeux, regarder le feu rouge qui justement est rouge ou se gratter l'oreille sont des choses différentes que le garçon doit faire l'une après l'autre. Et si un jour vous voyez un garçon au milieu d'une chaussée se grattant l'oreille agenouillée en siflant son lacet défait, pas d'inquiétude il s'est juste cru capable d'être une fille...
Parce que les filles, elles, ont un nombre de cerveaux variable en fonction des besoins et par exemple elles peuvent en avoir un par conversation et ainsi en suivre dix à la fois ! Mais tant bien que mal et souvent au milieu des sourires complices j'ai réussi, souvent à contre-temps à placer deux ou trois trucs... et c'est ainsi que j'ai passé une foutue bonne après-midi au milieu de filles qui ne cuisinent pas forcément mais qui sont quand même parties avec des Tup' plein les bras... qui a dit que les filles c'est facile à comprendre !
Et voilà la dernière recette que j'avais confiée à Catherine pour le numéro 4 de Cuisine P@ssion qui restera à jamais dans notre imagination... par contre le 3 et dernier est toujours en vente...
Poulet poivrons et cajou à l'asiatique
Ingrédients :
- 2 càs de sauce prune ou
Sauce prune :
- 2càs de confiture à la prune (de préférence aux mirabelles )
- ½ càs de vinaigre de riz
- 2 pincées de sel
- un ¼ de piment oiseau (facultatif)
- ¼ de gousse d'ail
- 100g de noix de cajou
- 2 belles pincées de paprika
- de la sauce pimentée (de type Sriracha)
- 250g de poulet
- ½ poivron jaune
- ½ poivron rouge
- 4 ou 5 ciboules (ou 1 bel oignon nouveau)
- 1càc de gingembre
- 1 gousse d'ail
- huile de tournesol
Si vous n'utilisez pas de la sauce prune toute faite, commencez par préparer la version maison. Mélangez dans le bol d'un mixer la confiture de prune, le vinaigre de riz, le sel, l'ail et de la sauce pimentée à votre goût. Mixez le tout jusqu'à obtenir une pâte bien homogène, réservez-la.
Préparez ensuite les noix de cajou. Versez un trait d'huile dans une poêle à feu moyen, ajoutez les noix de cajou et faites les bien dorer en remuant constamment. Quand elles sont bien dorées, retirez du feu et ajoutez 2 belles pincées de paprika, remuez bien et ajoutez éventuellement la sauce pimentée si vous aimez.
Occupez-vous enfin du poulet. Versez 1càs d'huile dans une poêle à feu assez vif, quand elle commence à fumer versez-y l'ail et le gingembre, laissez 1 minute. Ajoutez le poulet remuez bien et faites le bien dorer de tous les côtés rapidement, le feu doit être assez fort pour ça. Quand il est à point versez la sauce prune, remuez bien puis ajoutez les poivrons, remuez encore. Couvrez alors votre poêle et laissez cuire 5 à 6 minutes. Ajoutez alors enfin la ciboule et un peu de sauce pimentée si vous aimez et continuez la cuisson à découvert pendant une minute.
Versez le contenu de la poêle dans un plat puis versez dessus les noix de cajou, servez de suite.
Et encore merci à Catherine et aux filles et au gentil démonstrateur du jour et... merci pour cette très très bonne après-midi !
Mais pourquoi, tiens mon lacet est défait, bizare toutes ces voitures... est-ce que je vous raconte ça...