Quel serait votre conseil ?
Eric Baret : De tomber amoureux de la vie, elle est courte.
On souffre parce qu’on ne se sent pas aimé, pas respecté ou compris. Mais cela ne fait aucune importance qu’on me rejette.
Si quelqu’un vous rejette et que vous l’acceptez alors vous vivez l’acceptation, alors que si vous ne l’acceptez pas, vous vivez le rejet. Cela vaut à l’égard de ceux qui ne vous aiment pas.
Si on ne m’aime pas et que moi j’aime, alors cela me rend heureux.
Les coups n’agressent pas, ce qui agresse est l’idée de résister à ces coups.
La difficulté de vivre vient du fait de résister à la vie.
C’est la résistance qui fait mal.
Pour ceux qui n’ont pas compris cela, les arts martiaux de contact sont la meilleure école pour une expérience directe.
Le yoga n’est rien d’autre que cette même transposition où tout événement apparait comme grâce et non comme conflit.
On est constamment en train de dire non à ce qui peut nous montrer nos limitations, pour vivre dans une hypothétique sagesse, liberté.
On ne veut surtout pas se voir dans la peur, dans l’incertitude, surtout pas se rendre compte que l’on ne sait rien, que l’on ne peut rien.
Donc on ajourne constamment ces opportunités pour vivre dans une image spirituelle, méditer, devenir comme ceci et comme cela, être libre de ceci et de cela.
Mais un jour on se rend compte du mécanisme ; alors il y a changement. On ne cherche plus à devenir quoi que ce soit, à éviter quoi que ce soit.
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art Antonio Linde - Arjuna