Saint-Michel dévoile son EP « Grand Enfant » mêlant le jazz à l’héritage africain, rendant hommage aux luttes historiques tout en célébrant l’amour et la résistance à travers cinq titres émouvants.
Ayant « la mémoire dans la peau », comme le dit Saint-Michel dans sa chanson Mon pays, il revient sur les luttes, les révoltes des Africains d’antan face à la traite négrière, rendant par là même un hommage aux martyrs et héros de la résistance coloniale. Femme Bantoue, véritable ballade acoustique, fait l’éloge de l’utérus, porteur de ces vaillants combattants noirs. L’amour s’invite dans le titre Le Bal Blomet, et dès les premières mesures, les notes mélodieuses nous plongent dans une atmosphère qui fusionne l’afrobeat et le jazz, touche de Tiery-F, réalisateur éclectique de renom et pianiste de jazz, qui s’est fait accompagner d’autres instrumentistes. On retrouve dans ce morceau la voix suave de Mademoiselle Eferie, dans une scène de danse et de séduction.
Parfait cocktail des Congolais des deux rives, Saint Michel de son vrai nom Michel Bampély, exprime sa filiation maternelle dans Kinshasa ma belle, sans pour autant s’écarter de sa philosophie, le principe de la non-violence. Enfin vient Le Grand Amour, une reprise d’un standard de son oncle Maxime Mongali (Idi Mane), qui fut l’un des grands artisans de la rumba congolaise des années 1970-80. Cette chanson arrive en fin de liste de L’EP, tel un drapeau blanc hissé dans les airs en signe de paix. Les mots de ce dernier titre sont comme un remède à prescrire contre les misères du monde.
Dominique Linguendze
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