Pour les amateurs d’art africain et particulièrement burkinabè, la biennale Burkin’Arts revient du 21 au 29 octobre 2023 à Villeneuve lès Avignon dans le Gard. Un panel d’artistes peintres, musiciens et cinéastes originaires du Burkina Faso seront invités pour vous faire découvrir une facette de leur art.
Burkin’Arts c’est le festival d’art contemporain burkinabé en France. Avec près de 3 000 visiteurs chaque édition, l’événement fait son retour cet automne pour faire vivre l’art aux couleurs du Burkina Faso. Lancée à l’initiative des membres du centre social et culturel Tôtout’Arts en 2006, c’est à la suite d’un voyage organisé à Ouagadougou avec un lycée français que l’idée d’une manifestation culturelle dédiée à l’art burkinabè sous toutes ses formes émerge. L’objectif est alors de créer un événement réunissant le travail d’artistes contemporains originaires du pays en exposant leurs œuvres, en créant des connexions et des rencontres autour d’activités diverses et variées. Ainsi, au cours des précédentes éditions, de nombreuses personnalités reconnues de cette scène artistique ont été reçu, comme les danseurs et chorégraphes Serge Aimé Coulibaly et Seydou Boro ; les musiciens : Alif Naaba, l’actrice Odile Sankara (sœur de Thomas Sankara) ; l’humoriste Roukiata Ouedraogo, les peintres Christophe Sawadogo, Adja Ouedraogo et le photographe Saidou Dicko.
Une édition mise à mal
Septembre dernier, un courrier des directions générales des affaires culturelles (DRAC) a exigé expressément la suspension de toute coopération culturelle avec les États du Mali, Niger et Burkina Faso, provoquant l’indignation du monde de la culture dont le collectif Tôtout’Arts. « On est révoltés ! Cela nous a donné un coup au moral » nous confie Bernard Coron, membre et ex-président de l’association, « empêcher des artistes de venir pour présenter leur œuvre cela me semble incompréhensible ». Bien que, cette année l’édition puisse être maintenue en dépit de la crise politico-culturelle entre la France et ces trois pays du Sahel, cela ne s’est pas fait sans difficultés. « Sur les 4 artistes qu’on reçoit 2 n’ont pas obtenu de visa. Il s’agit de Bernardin Bationo et André Kané qui se faisaient un plaisir de venir pour rencontrer des gens. Leurs œuvres seront exposées mais ils ne seront pas là pour les présenter. »
Pour Bernard Coron, l’avenir s’annonce de plus en plus dur pour les acteurs de la culture burkinabé, « c’est la crainte qu’on a. Même si dans les paroles il y a un rétropédalage, dans les actes c’est toujours la même chose. Le seul espoir qu’on a c’est avec les collectivités territoriales qui nous ont toujours soutenu. On compte beaucoup sur eux, par contre au niveau de l’état nous sommes très déçus. Quoi qu’il en soit, on ne baissera pas les bras. »
Au programme…
Pour sa 8e édition, le festival propose une programmation à la croisée des arts, entre sculptures, peintures, photographies, musique et cinéma :
Expositions – Tout au long du festival seront exposées les œuvres des peintres Tampa Elvis, Bernardin Bationo et André Kané. Du sculpteur Lazare Wangraoua plus connu sous le nom de Lazart Récup. Et des photographies de Boureima Regtoumga et de Siaka Zerbo. À retrouver sur les lieux d’exposition de Villeneuve lès Avignon à la Tour Philippe le Bel ; la Salle des conférences et à l’Espace Tôtout’Arts.
Concert – Découverte d’un mariage réussi entre la musique mandingue, la cumbia latine et l’afrobeat avec le groupe Mokasi. Ce trio originaire de trois continents a su trouver la bonne formule pour concocter un mélange musical inspirant, à la croisée des mondes et des cultures. Samedi 21 octobre à 20h30 au Foyer YMCA.
Ambiance afro groove avec le groupe Niaramy. Ce quintet de musiciens revisite la musique mandingue traditionnelle en y ajoutant avec des influences funk, jazz et blues. Samedi 28 octobre au Pôle culturel Jean Ferrat à Sauveterre.
Cinéma – Soirée ciné-débat avec la projection du film Sira d’Apolline Traoré. Le film raconte l’histoire d’une jeune fille peule, enlevée alors qu’elle parcourait le désert avec les membres de sa tribu. Piégée entre les mains des terroristes, elle devra déjouer les plans de ses bourreaux pour s’en sortir. La projection sera suivie d’un échange avec le public. Lundi 23 octobre à 20h30 au cinéma Utopia Manutention à Avignon.
Africultures se mobilise contre le boycott des artistes burkinabés, maliens et nigériens. La mobilisation continue ICI
Emilie BORGES
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