Albrecht Dürer, Adam et Eve, 1504. Gravure sur bois. Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris.
Crédit : Paris Musées / Petit Palai s
Au Petit Palais jusqu'au 14 janvier 2024
Commissariat directrice du petit Palais et commissaire générale
Anne-Charlotte Cathelineau, conservatrice en chef du patrimoine, chargée des collections d'arts graphiques avant 1800 et des sculptures. conservatrice du patrimoine, chargée des collections
d'arts graphiques après 1800 et de photographies.
Joëlle Raineau-Lehuédé, collaboratrice scientifique au département des arts graphiques.
Prologue
Le Petit Palais met à l'honneur son riche cabinet d'arts graphiques à travers une sélection de près de 200 feuilles des grands maîtres de l'estampe comme Dürer, Rembrandt, Callot, Goya, Toulouse- Lautrec, entre autres... L'estampe tient une place prépondérante dans la collection du Petit Palais. Elle est le reflet du goût de ses illustres donateurs, les frères Auguste et Eugène Dutuit et du conservateur Henry Lapauze, à l'origine d'un musée de l'Estampe moderne créé en 1908 au sein même du Petit Palais. En suivant le fil de l'histoire des collections, l'exposition permet à travers ses plus beaux trésors de découvrir un panorama inédit de l'estampe du XVe au XXe siècle.
L'exposition
La première partie de l'exposition présente une sélection des plus belles feuilles de la collection Dutuit qui en comprend 12 000, toutes signées des plus grands peintres graveurs de leur temps. Ces oeuvres rassemblées sous l'impulsion d'Eugène Dutuit se caractérisent par leur qualité, leur rareté et leur pedigree, en témoigne La Pièce aux cent Florins de Rembrandt, exceptionnelle de par sa taille (près de 50 centimètres de large) et de par son histoire puisqu'elle
appartint à Dominique-Vivant Denon, premier directeur du Louvre.
Le Petit Palais possède 264 estampes originales d' Albrecht Dürer (1471-1528). La sélection présentée permet de retracer l'ensemble de sa carrière, à la fois sa production religieuse comme Adam et Ève et L'Apocalypse mais également des sujets profanes comme Melencolia et La Grande Fortune ou plus singuliers comme Le Rhinocéros.
En parallèle, deux gravures exceptionnelles sont présentées, l'une d' Antonio Pollaiolo,
oeuvres de Dürer et l'autre de Marcantonio Raimondi dont la figure principale reprend directement le motif de La Sorcière de l'artiste allemand.
Le parcours s'arrête ensuite sur Jacques Callot (1592-1635), célèbre maître nancéen de l'eau-forte dont le musée détient plus de 700 estampes. Les oeuvres exposées montrent à quel point cet artiste brilla par son imagination débridée et son caractère fantasque mais également par sa capacité à créer dans ses minuscules estampes un véritable microcosme fourmillant d'une multitude de détails et de personnages.
L'exposition se poursuit avec Rembrandt (1606-1669), sans doute l'artiste qui fascina le plus Eugène Dutuit. Ce dernier collecta un fonds exceptionnel de 375 estampes du maître pendant plus de cinquante ans. La collection comprend des pièces majeures et rares qui permettent d'embrasser toute la carrière du peintre-graveur hollandais et de retracer son évolution stylistique, iconographique et technique.
La création contemporaine
Grâce aux frères Dutuit, la place de l'estampe au sein des collections du Petit Palais est assurée, mais elle doit encore s'ouvrir à la création contemporaine. Henry Lapauze en sera la cheville ouvrière. En 1908, son travail est consacré par l'inauguration du musée de l'Estampe moderne au sein du Petit Palais. Pour
le constituer, Lapauze sollicite de nombreux dons de marchands et collectionneurs comme Henri Béraldi qui offre au musée 100 portraits d'hommes d'État, de savants ou d'artistes dont plusieurs sont présentés dans l'exposition. Il obtient également des dons d'artistes et de familles d'artistes. Les noms égrainés indiquent bien le succès de cette collecte : Buhot, Bracquemond, Chéret, Steinlen, Toulouse-Lautrec... Tous ont marqué l'histoire de l'estampe et dessinent le visage de la gravure contemporaine, essentiellement parisienne, des premières années du XXe siècle.
Les oeuvres rassemblées offrent un panorama d'un Paris 1900 aussi spectaculaire, effervescent que socialement inégalitaire.
Henri Lapauze accueille également les estampes commandées et éditées par la Ville de Paris dont l'exposition présente un très bel exemple, Le Triomphe de l'Art d'après Bonnat, accompagné de son dessin préparatoire et de sa matrice gravée. En contrepoint de ce parcours en noir et blanc, l'estampe en couleurs vient clore l'exposition, bien représentée notamment par un bel ensemble de portraits et de paysages acquis grâce au soutien du marchand
d'art et éditeur Georges Petit. Enfin, une sélection des dernières acquisitions, dont des estampes d'Auguste Renoir, Anders Zorn et Odilon Redon, montre le dynamisme de la politique d'acquisition du musée.
Plusieurs dispositifs de médiation permettent de se familiariser avec les différentes techniques de l'estampe : la gravure sur bois, l'eau-forte et l'eau-forte en couleurs, le burin et la lithographie. En fin d'exposition, après avoir visionné une démonstration filmée de réalisation d'une eau-forte, le visiteur expérimente lui-même ce processus créatif grâce à une table numérique ludique afin de créer une oeuvre qu'il peut recevoir par e-mail et partager sur les réseaux sociaux.
Informations pratiques
Horaires d'ouverture
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Nocturnes : vendredis et samedis jusqu'à 20h
Fermé les 1er et 11 novembre, 25 décembre, 1er janvier.
Accès
En métro
Lignes 1 et 13 : Champs-Élysées Clemenceau
Ligne 9 : Franklin D. Roosevelt
En RER
Ligne C : Invalides
En bus
Lignes 28, 42, 72, 73, 80, 83, 93