Comme une odeur de shrinkflation se dégage des rayons de nos supermarchés en cette fin d’année, qui cette fois-ci ne semble pas passée inaperçue malgré la magie de Noël. Nul besoin d’être un consommateur averti pour s’en rendre compte : le sujet tourne en boucle quasiment chaque jour sur les chaînes d’information. Difficile de faire passer la pilule en pleine inflation, surtout quand on nous fait prendre des vessies pour des lanternes. Terrine de « Saint-Jacques à la bretonne » à base de colin et de pétoncles pêchés en Argentine (parce que c’est bon de manger local), « petits plaisirs » (vraiment riquiqui pour le coup !) dans un sachet rempli avec 52% d’air, du pain d’épices sans miel et j’en passe. Autant dire qu’en 2023 ils ont vraiment mis le paquet.
Shrinkflation… Késako ?
Le terme nous vient tout droit d’Angleterre (pour changer), là où « shrink » signifie « rapetisser » et sert entre autres à dénoncer une pratique bien connue des industriels, consistant à réduire la taille d’un article tout en maintenant voire augmentant son prix. Ce qui suscite la polémique en ces temps où ça sent déjà le sapin pour le porte-monnaie.
Il suffirait pourtant d’être attentif aux étiquettes nous dit-on, comme si le problème venait toujours de ce crétin de consommateur trop flemmard ou illettré pour mettre le doigt sur l’arnaque. Il n’en reste pas moins que l’étiquetage devrait correspondre un minimum au produit, surtout en ces temps de fêtes où il ne serait pas de bon ton de vouloir entuber son prochain, aussi naïf ou tête-en-l’air soit-il.
Et pourtant, si les festivités sont une aubaine pour nous faire miroiter des bons plans, les fausses bonnes affaires sont loin d’être l’apanage de cette période. Tout au long de l’année, on les retrouve à nous faire de l’oeil en rayon ! Qu’on le veuille ou non, la « réduflation » n’a pas fini de nous faire payer au même prix des produits rabougris, sous couvert de la hausse du prix des matières premières ou de la sensibilité du consommateur, qui serait davantage portée sur la qualité que la quantité. Que pourront-ils inventer quand il n’y aura plus ni l’un ni l’autre ? Un miracle de Noël, sans doute.