La Rock Indépendant Américain Des Nineties (… selon LCSM)

Publié le 24 décembre 2023 par Papasfritas69

Dans mes chroniques j’évoque souvent l’influence du rock indépendant américain des années 90. Certains situent vraisemblablement bien ma pensée, d’autres en revanche, moins férus de cette époque, souhaitent peut-être savoir ce qui se cache derrière cette nébuleuse et très vague appellation.

Si ma préférence va bien sûr au noisy-rock des Pixies, des Pavement ou des Sonic Youth, le genre s’étend évidemment au-delà de ces simples limites bruitistes. Ranger un groupe dans telle ou telle case est pour moi un casse-tête assez traumatisant, mais pour bien analyser le contenu de la playlist jointe à ce billet il est plus aisé de classer les artistes présents en plusieurs catégories.

Pour la part noisy, représentante de la frange la plus « indépendante », l’on pourrait ajouter aux formations susnommées quelques autres légendes du genre, les Yo La Tengo, les Sebadoh, les Built To Spill ou les récemment ressuscités Drop Nineteens. Le rock est ici intransigeant, un brin comparable au shoegazing britannique, le son souvent lo-fi et l’approche musicale à des années lumières des goûts du grand public.

  

La seconde tendance, tout aussi rugueuse, fait la part belle à la mélodie et affiche sans honte sa recherche de succès populaire. Les têtes d’affiche de ce mouvement sont les Weezer, les Nada Surf, les Green Day ou encore les Offspring

Quelques groupes issus de la vague grunge opérèrent au mitan des années 90 une petite mue et offrirent aussi à cette mouvance de bien belles productions. Derrière la tête de gondole que sont évidemment les immenses Smashing Pumpkins suivent par exemple les Dinosaur Jr. et les Afghan Whigs.

  

Un entre-deux à la frontière de la pop et du rock définit enfin la dernière catégorie. Mais là, les choses se compliquent encore et ressemblent à un incontrôlable fourre-tout. Il faut donc différencier la fluidité harmonique des Eels, des Cake ou du fantasque Beck, des ovnis inclassables que sont les Mercury Rev, les eux aussi récemment ressuscités Blonde Redhead et les fabuleux Flaming Lips.

  

Il est aussi à noter que la gent féminine a fortement posée son empreinte sur cette époque. Des furieuses Sleater-Kinney, en passant par les Hole de Courtney Love, les Breeders de Kim Deale, les Veruca Salt de Nina Gordon et de Louise Post, les Throwing Muses de Kristin Hersh et de Tanya Donelly et jusqu’aux Bikini Kill de Kathleen Hannah, la période raisonne encore des hurlements de ces amazones du rock.

  

Je ne suis pas vraiment sûr que cette argumentation vous aide beaucoup à démêler et à identifier ces différentes catégories, mais peu importe, il faut simplement se souvenir que cette divine décennie était l’une des plus riches de l’histoire du rock.

La playlist ci-dessous est évidemment loin d’être exhaustive, elle correspond un peu à mon propre parcours d’écoute, beaucoup de choses sont certainement manquantes, par oubli ou tout simplement par méconnaissance (Eh oui ! Je ne connais pas tout…), mais je suis prêt à la compléter si quelques bonnes idées me sont soufflées…