Souty, par Emel Mathlouthi

Qu’elle chante en Tunisie et ailleurs « Ma parole est libre » (Kelmti Horra) ou, ayant cité Mahmoud Darwich, et s’adressant aux tyrans, « mes mélodies sont éternelles », Emel Mathlouthi porte toujours une parole qui la transcende. Elle parle au nom de toutes, de tous. C’est sans aucun doute, par la nécessité d’écrire pour être entendue jusque dans les lieux de pouvoir, pour revendiquer et faire respecter dignité et liberté, Libertà, Houriya. Quand elle chante un rêve de justice, Holm, c’est sur une musique empruntée à la culture iranienne et, naturellement, cette chanson devient celle de son engagement aux côtés des femmes qui luttent en Iran, Femme, Vie, Liberté, Zan Zendaki Azadi. Elle reprend un air du film Vengo, de Tony Gatlif, et en fait une chanson aux accents gitans et arabes en l’honneur des Palestiniens, Naci in Palestina. Quand les bombes tombent sur Gaza, tuant des milliers et des milliers de personnes, elle chante à Athènes une chanson des femmes de prisonniers de l’époque de l’occupation anglaise de ce territoire, chant de résistance et d’espoir malgré tout. Et la voici avec un nouvel enregistrement et une vidéo, Souty, où elle affirme que sa voix n’a pas de limites, qu’elle est comme l’océan, comme le vent ; c’est encore au nom de toutes qu’elle chante ces mots, une chanson féministe ; dans la vidéo, une image montre un livre de Gisèle Halimi, La cause des femmes, Gisèle Halimi dont on sait qu’elle est née en Tunisie. Emel danse avec d’autres, c’est sa voix, sa voie, partagée. Sa voix qui la transcende.

(cliquer sur la photo pour atteindre la vidéo sur Youtube)