France Travail qui succède à Pôle Emploi vient de révéler son logo. S'il s'en réjouit, Olivier Dussopt, le ministre du travail va également innover avec un peu plus de sanctions pour les chômeurs.
France Travail succède à Pôle Emploi. Il lui manquait un logo qui a été révélé par le ministre sur le réseau social X. Même s'il insiste sur le fait que ce logo a été réalisé en interne, il n'en reste pas moins que le changement de signalétique et la refonte de l'ensemble des documents va encore coûter un bras à la nouvelle agence.
Dans un communiqué, le ministre se flatte de la nouvelle identité visuelle et indique
« Ce changement de nom traduit une évolution majeure de l’opérateur principal du service public de l’emploi … La loi prévoit en effet de doter le nouvel opérateur France Travail de missions élargies devant permettre de mieux accompagner toutes les personnes en recherche d’emploi et toutes les entreprises grâce à une coopération renforcée et inédite entre tous les acteurs de l’emploi, de l’insertion et de la formation ...»
« mieux accompagner toutes les personnes en recherche d’emploi » ?
En la matière, cet accompagnement ressemble, dans un premier temps, beaucoup plus à un panier de sanctions. En effet, Olivier Dussopt a donné quelques unes de ses pistes pour un meilleur « accompagnement » On peut en prendre connaissance sur le site du journal Sud-Ouest
Pour éviter une remontée du chômage, Olivier Dussopt juge nécessaire d'« accélérer la mise en œuvre des réformes engagées », y compris par des contrôles accrus de certains chômeurs ...Il « souhaite aussi qu’on double au moins le nombre de contrôles de recherche d’emploi ». « Il y en a 500 000 aujourd’hui par an. On peut les concentrer et les renforcer sur les demandeurs d’emploi qui sortent d’une formation qualifiante et n’auraient pas accepté d’emploi correspondant à l’issue », précise le ministre.
Ces propos cachent en fait une réalité : « Au troisième trimestre 2023, le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) augmente de 64 000 par rapport au trimestre précédent, à 2,3 millions de personnes. Le taux de chômage augmente ainsi de 0,2 point, à 7,4 % de la population active en France (hors Mayotte) ... » nous dit l'INSEE.
Alors, pour continuer à nous brandir l'étendard du «plein emploi» il va falloir sérieusement serrer la vis au chômeurs. De quelle façon ?
« À plus long terme, au-delà de la transposition d’un éventuel accord des syndicats et du patronat sur l’emploi des seniors, le ministre du Travail considère qu’il faudra « lancer (un) acte 2 qui associera plus de formation, plus de flexibilité, plus de mobilité, plus d’anticipation et quand on peut simplifier c’est mieux ».
« plus de flexibilité, plus de mobilité » des propos qui indiquent clairement la marche forcée qui va être imposée aux chômeurs avec son cortège de suspensions provisoires d'indemnités et, bien entendu de radiations.
Et la simplification, me direz-vous ?
La proposition d'Olivier Dussopt est la suivante : « le ministre considère qu'il
y a «un sujet simplification, avec notamment la question du
délai de contestation en justice en cas de licenciement».
Arguant que la France a «l'un des délais les plus longs
d'Europe» et que «cela peut freiner les embauches»,
il «souhaite un délai suffisant, mais 12 mois c'est trop long». Reprenant ainsi la litanie patronale des "obstacles" à l'embauche ...
Mais que ne ferait ce gouvernement pour afficher des chiffres positifs sur le chômage quels qu'en soient les moyens. Ceci ayant en grande partie pour but de montrer aux agences de notation que la France sait faire des économies.
Car, ne l'oublions pas, si Elisabeth Borne à supprimé temporairement : « la baisse de la durée d'indemnisation de 40% en cas de « plein-emploi » celle-ci pourrait revenir au grand galop au cas où les mesures de rétorsions à l'encontre des chômeurs permettaient de passer sous les 6% ...
France Travail : nouveau nom, nouveau logo certes, mais vieilles recettes ...
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Ministère du travail, du Plein Emploi et de l'Insertion