Musée du Louvre. Un vol spectaculaire secoue Paris: pas moins qu'un tableau de Vinci qui a disparu! A San Francisco, un artiste peintre et galériste, Aaron aime flaner dans les rues du quartier de Castro sans se douter que rien ne va se passer comme prévu. A Paris, Mathilda ferme son cabinet de radiologie pour partir en circuit organisé dans l'ouest américain. C'est le début d'un jeu de piste improbable qui va lier la Française et l'Américain de manière totalement inattendue.
Quoi qu'en dise l'auteur (dont je vous recommande la rencontre, elle vaut le détour!), ce roman est avant tout un road-trip. Etape après étape, jour après jour, on va suivre Mathilda dans son voyage. Indépendante et curieuse, c'est un personnage qui m'a plu. J'ai beaucoup aimé le fait qu'elle parte seule, ce qui la rend très ouverte à toutes les rencontres qu'elle va faire. Ses liens avec les autres voyageurs du groupe sont très touchants, qu'il s'agisse de sa complicité avec Rose, la petite vieille dame qui partage sa chambre, où les groupes de jeunes hommes qui la draguent gentiment. Le petit microcosme de ces voyageurs permet de dévoiler toutes sortes de personalités et j'ai vite eu l'impression de faire partie du club, au point d'avoir, moi aussi, envie de crier le "Good Morninnnnng" rituel scandé par leur guide au début de chaque chapitre.
Le gros point fort du roman, c'est le voyage lui-même. Certes, il y a un petit côté guide touristique, mais j'ai surtout eu l'impression d'être invitée dans une succession de cartes postales et de poser un pied totalement néophyte dans les lieux visités. Par son enthousiasme, par les détails partagés, les anecdotes racontées, il parvient à transmettre le plaisir de la découverte, de l'initiation, et nous propose un moment de tourisme dans le sens le plus noble du terme. Ce désir de partager est palpable, et cette sincérité transparait aussi dans les photos dont on comprend qu'elles sont issues d'une collection personnelle.
Pour ce qui est de l'intrigue policière qui s'ajoute, elle a du potentiel, parfois un peu sous-exploité. Car les individus louches qui suivent Mathilda ont vite fait de faire peser une drôle de tension sur le voyage. Mais pas pour autant une menace, car ils semblent tellement pas dégourdis que toutes leurs interventions finissent par tourner au running gag et on en voudrait même un peu plus, pour ajouter au côté rocambolesque de l'histoire. Ils constituent le fil rouge d'une intrigue secondaire finalement assez simple mais assez bien ficelée qui tient tout le roman jusqu'aux petites révélations finales qui apportent la cohérence qu'il faut. Je salue d'ailleurs la fin, que j'ai trouvée très chouette et à laquelle je ne m'attendais vraiment pas. Ca se lit bien avec un style plutôt simple, parfois un peu trop à mon goût, mais il a le mérite d'être accessible et très grand public, ce qui colle bien à ce genre d'histoire: on est là pour passer un bon moment et se faire embarquer.
La note de Mélu:
Un mot sur l'auteur: originaire de Moirans, près de Grenoble, Sylvain Bove signe ici son premier roman.