Je dois avouer mon retard concernant Forest Swords. Comme pour beaucoup d’artistes en réalité, beaucoup trop même. Pourtant, fort heureusement pour moi, j’en découvre énormément. Et puis, s’il est une chose avec laquelle je me console régulièrement, c’est de savoir que si un ou une artiste ou un groupe me passe sous le nez, il finira toujours par revenir à un moment ou un autre. C’est donc le cas pour l’Anglais Matthew Barnes qui s’était tout de suite fait remarqué de tous avec l’EP Dagger Paths en 2010, avant de publier un premier album trois ans plus tard, puis un second quatre ans plus tard encore.
2023. Ayant enregistré dans sa Liverpool natale, et après avoir composé et produit des musiques pour des ballets, des films et des jeux vidéo, le revoici avec un album intitulé Bolted qui s’inscrit dans une ambiance obscure et froide, sans pur autant être effrayante.
Les voix sont comme des rappels que la vie ne s’éteint pas, que l’on a toujours quelque chose à exprimer avec une certaine précision, presque à chaque fois teintée de nuances. Notons en particulier celle de Neneh Cherry, qui est samplée sur « Butterfly effect », ou encore celle de Lee « Scratch« Perry sur le final « Line gone gold ».
En plus des voix humaines, d’autres éléments très vitaux semblent traverser Bolted de part en part. La mélodie de « Rubble », par exemple, résonne telle un volcan qui se serait échappé de l’île björkienne de Homogenic.
Ce troisième album est une pure réussite d’un artiste hors-pair et dont la renommée n’est pas près de s’estomper.
(in Heepro Music, le 12/12/2023)
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