Les recommandations actuelles de supplémentation et de niveaux de vitamine D doivent être revues, souligne cette équipe de biologistes de l’Intermountain Health (Salt Lake City), les directives actuelles pouvant en substance, ne pas aider les patients à atteindre des niveaux optimaux. Des données cruciales, alors que de trop faibles niveaux de vitamine D sont associés à un risque plus élevé d’accident cardiaque, comme une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.
Il s’agit donc de redéfinir les doses, pour une prévention plus efficace chez ces patients.
2 études menées à l’Intermountain concluent que les recommandations actuelles ne sont pas adaptées, les doses recommandées ne permettant pas de jouer leur rôle de prévention des événements cardiaques. Avec ces études, les chercheurs montrent que pour atteindre ces niveaux, il faudrait une supplémentation bien supérieure à celle recommandée, soit 600 à 800 unités internationales (UI).
Certains patients ont besoin de plus de 10 000 UI.
L’auteur principal, le Dr Heidi May, épidémiologiste à l’Intermountain, rappelle les nombreuses études rapportant l’association entre un faible taux de vitamine D et de mauvais résultats cardiaques et ajoute : « notre étude montre que le simple fait de donner aux patients un peu de vitamine D ne les aide pas à atteindre des niveaux optimaux. Si l’objectif est bien la prévention cardiaque, le dosage de la vitamine D doit être personnalisé, les patients doivent recevoir les bonnes doses pour atteindre ces niveaux optimaux ». .
« Sans approche personnalisée, certains patients n’obtiendront aucune protection »
L’étude, Target-D, est un essai clinique randomisé évaluant si l’atteinte d’un niveau idéal de vitamine D grâce à une gestion personnalisée de la supplémentation en vitamine D entraînerait une plus forte réduction des problèmes cardiovasculaires. La première analyse a porté sur les données de 632 participants répartis en 2 groupes, pour discuter de supplémentation en vitamine D avec leur médecin, ou pour recevoir d’office une supplémentation « ciblée » en vitamine D. L’objectif était alors d’augmenter leurs niveaux de 25-hydroxyvitamine D (25[OH] vit D) à plus de 40 nanogrammes par ml (ng/mL), ce qui est considéré comme le niveau optimal.
Les patients du groupe traitement ciblé ont été supplémentés selon un algorithme de dosage et sont revenus tous les 3 mois pour une évaluation et un ajustement posologique, jusqu’à ce que les niveaux atteignent 40 ng/mL. S’ils dépassaient ce niveau, ils ne recevaient aucun traitement supplémentaire et revenaient chaque année pour une réévaluation.
L’analyse révèle que :
- les niveaux de base médians de vitamine D étaient 25 ng/mL, moins de 20 ng/mL étant considéré comme un seuil de « déficience », entre 20 et 30 ng/mL, une fourchette de carence ;
- Sur les 316 participants du groupe d’intervention,
- chez les participants présentant un taux de vitamine D inférieur à 40, 59 % des patients avaient bien reçu une dose initiale de vitamine D de 5 000 UI –donc bien au-dessus des 600 à 800 UI recommandées ;
- près de 90 % avaient besoin d’un certain niveau de vitamine D ne correspondant pas aux directives standards ;
- parmi ces participants, 86 % avaient besoin de plus de 2.000 unités internationales (UI) par jour et 15 % de plus de 10.000 UI par jour ;
- moins de 65 % ont atteint l’objectif de 40 ng/mL à 3 mois. 25 % des participants ont donc eu besoin d’une supplémentation sur 6 mois ou plus.
Une 2è analyse de l’étude Target-D, va porter sur les participants qui auront subi un événement cardiovasculaire dans les 30 jours suivant leur inclusion.
Source: Intermountain via AAAS 12 Nov, 2023 New study finds current dosing recommendations may not help patients achieve optimal vitamin D levels
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Équipe de rédaction SantélogDéc 10, 2023Équipe de rédaction Santélog