Pour Pierre Mac Orlan
C’est une chanson des bords de la Seine
Des quais de Grenelle à ceux de Bercy
Elle s’abandonne à l’eau qui la mène
Parmi les brouillards ou les éclaircies.
Il faut l’écouter, qui glisse et s’efface
Au fil du courant, sous l’arche d’un pont,
Tandis que l’écho rasant la surface
Porte vers l’aval un peu de l’amont
C’est une comptine autour des marelles
Dans un matin pur, à Ménilmontant,
La complainte des fillettes rebelles
Dans le château du roi des Bons-Enfants.
Et chaque saison reprend le poème
Qui joint l’enchanteur du Pont-Mirabeau
À deux amoureux penchés sur eux-mêmes,
À des vagabonds dormant près de l’eau.
Sur un air venu du temps des sirènes
Un vieux limonaire en moud le refrain
-Et c’est la chanson de Paris sur Seine
Qui s’enlace au jour limpide et serein.
Puis, quand les sommeils vont à la dérive
Par la ville sourde étouffant ses bruits
-O dernier passant, veilleur de la rive,
C’est une chanson des bords de la nuit.
André Hardellet
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