Coup de tonnerre dans le secteur camerounais des télécoms. Le chef de l’État Paul Biya vient de décider de suspendre le processus de privatisation de l’opérateur historique Camtel, propriété de l’Etat. Une décision communiquée aux autorités en charge du dossier par une correspondance du Secrétaire Général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Explications.
C’est par une lettre laconique datée du 04 décembre 2022 que le Secrétaire Général de la présidence camerounaise a signifié aux responsables du projet l’arrêt immédiat du processus de privatisation de Camtel.
Destinataire principal de ce courrier : le Ministre des Finances Louis Paul Motaze, qui préside le Comité interministériel dédié à la réhabilitation de cette entreprise publique stratégique dans le secteur des télécommunications.
Biya oppose son veto
« Le président de la République vous prescrit de surseoir à tout schéma de réhabilitation visant la privatisation de la société Camtel ou de tout segment de son activité« , assène ainsi Ferdinand Ngoh Ngoh au nom du chef de l’État Paul Biya.
Bref, c’est un veto pur et simple opposé par le locataire d’Etoudi à un éventuel abandon du capital de Camtel au secteur privé. Pourtant, ce scénario était à l’étude depuis des mois dans les hautes sphères de l’État, Camtel étant lourdement déficitaire.
Un secteur des télécoms bouleversé ?
Cette annonce surprise du président Biya n’est pas sans rappeler sa décision cette année de faire racheter l’opérateur de téléphonie mobile Nexttel par un consortium public, alors qu’il était convoité par des acteurs privés.
Preuve que sur ce secteur hautement stratégique des télécoms, le chef de l’État camerounais souhaite conserver la mainmise de l’État, au grand dam des investisseurs. Une orientation qui pourrait rebattre les cartes du paysage télécom local, au détriment bien sûr du consommateur final…
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