Les ministres de la Défense et les hauts responsables civils et militaires d’Australie, du Chili, de Fidji, de France, de Nouvelle-Zélande, de Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Tonga, ainsi que les observateurs du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis, se sont réunis en Nouvelle-Calédonie pour la réunion annuelle des ministres de la Défense du Pacifique Sud (SPDMM), du 4 au 6 décembre 2023. Cette année a marqué le 10e anniversaire de la création du SPDMM et sa 8e itération.
Le SPDMM est le principal dialogue ministériel pour les ministres de la Défense de la région afin de discuter de la coopération en matière de défense et de sécurité dans le Pacifique Sud. Les membres travaillent collectivement pour promouvoir leur prospérité, leur souveraineté et la solidarité régionale, en faisant le point sur les défis régionaux en matière de sécurité et en identifiant les moyens d’améliorer la coopération et la coordination sur les questions de défense régionale.
Lors de la réunion de cette année, les membres se sont engagés à approfondir la coopération afin de relever conjointement les défis les plus aigus, notamment les catastrophes d’origine climatique, la demande croissante de réponses rapides en matière d’aide humanitaire et de secours en cas de catastrophe naturelle, la sécurité maritime et les défis non traditionnels en matière de sécurité, tels que la pêche illégale, non-déclarée et non-réglementée (INN) et la criminalité transnationale, ainsi que les menaces cyber.
Les membres ont également discuté de l’impact de la compétition stratégique sur la stabilité du Pacifique Sud.
[Interopérabilité]
Les membres ont noté que le SPDMM a fêté son 10e anniversaire en 2023 et ont réfléchi aux progrès significatifs réalisés en matière d’interopérabilité au cours de la dernière décennie. Les membres sont convenus de mettre à jour le cadre POVAI ENDEAVOUR (un cadre d’exercice en coopération) pour y inclure, entre autres activités, l’exercice CROIX DU SUD et l’exercice régional LONGREACH. Ils ont remercié la Papouasie-Nouvelle-Guinée d’avoir accueilli l’exercice régional LONGREACH de cette année et ont accepté l’offre de l’Australie d’accueillir l’exercice en 2024.
Reconnaissant le rôle de premier plan des organisations nationales de gestion des catastrophes, les membres ont discuté des mécanismes permettant d’accroître et d’améliorer la collaboration entre les armées du Pacifique Sud. Les membres ont approuvé le guide d’interopérabilité HADR du SPDMM (officiellement connu sous le nom d’instructions permanentes HADR de la défense), élaboré dans le cadre de l’exercice régional LONGREACH, en tant que document de base qui soutiendra la planification et la participation aux exercices et aux opérations. Ils se sont également félicités de l’importance accordée aux enjeux relatifs aux femmes, à la paix et à la sécurité.
Étant donné qu’une plus grande interopérabilité nécessite un partage d’informations plus cohérent, les membres se sont engagés à finaliser un cadre visant à faciliter un plus grand échange d’informations d’ici la réunion de l’année prochaine. Ils ont noté l’intérêt de convenir de normes et de protocoles de partage d’informations entre partenaires de confiance.
Les membres soutiennent l’initiative du Groupe de Réponse du Pacifique (PRG) proposée par l’Australie et demandent aux chefs d’Etat-major de travailler ensemble à développer l’initiative pour qu’elle soit étudiée en 2024.
[Sûreté maritime]
Les membres se sont engagés à lutter conjointement contre les menaces maritimes régionales telles que la pêche illicite, non réglementée et non déclarée (INN) et la criminalité transnationale afin de mieux protéger les ressources dans les vastes zones économiques exclusives du continent bleu du Pacifique. Ils conviennent donc fermement de prendre les mesures nécessaires pour améliorer les opérations de shipriding en fonction des besoins de chaque membre. Ils ont approuvé une déclaration commune visant à renforcer la coopération en matière de shipriding à cette fin.
[Formation]
Les membres se sont engagés à mieux coordonner leurs offres et leurs besoins en matière de formation afin de renforcer notre réponse conjointe aux défis communs en matière de sécurité. La France a proposé de développer un cadre de formation au sein du SPDMM et les membres ont chargé le groupe de travail de développer le concept d’ici 2024. La France a profité de cette occasion pour présenter sa nouvelle Académie du Pacifique.
À la suite d’une initiative du Chili, les membres se sont engagés à créer un réseau universitaire du SPDMM afin de jeter des ponts entre les institutions universitaires de défense pour améliorer le partage des analyses de sécurité.
Les membres ont souligné la nécessité d’élargir le partage de la recherche aux technologies et à l’innovation.
L’Australie a proposé de faciliter l’établissement de liens plus étroits entre les chefs religieux et les aumôniers qui soutiennent les forces de défense dans le Pacifique Sud. Les membres ont accepté l’offre de l’Australie d’accueillir l’édition 2025 du forum des jeunes dirigeants du SPDMM, que la Nouvelle-Zélande a organisé avec succès cette année.
[Résilience au changement climatique]
Les membres ont soutenu la feuille de route proposée par la France pour rendre opérationnelle l’étude du SPDMM en 2019 sur l’impact du changement climatique sur les infrastructures de défense et de sécurité. Les membres ont convenu de créer un groupe de travail intersessions de niveau officiel pour faire progresser la mise en œuvre de l’ordre du jour croissant du SPDMM tout au long de l’année. La France présidera le premier groupe de travail, qui se concentrera sur le changement climatique.
La Nouvelle-Zélande a présenté une mise à jour des progrès réalisés par le SPDMM pour relever les défis non traditionnels en matière de sécurité, qui sera soumise à l’examen des membres du SPDMM et publiée en 2024.
[Gouvernance]
Les délégués ont remercié la France d’avoir accueilli le SPDMM 2023 en Nouvelle-Calédonie et ont convenu que la Nouvelle-Zélande accueillera le SPDMM en 2024.
Afin de garantir des liens solides et une coordination étroite avec l’architecture de la région, les membres sont convenus de partager les résultats de la réunion du SPDMM avec les dirigeants du Forum des Iles du Pacifique (FIP).