Je dois avouer que Shining Vale reste un cas à part. Sharon Horgan, co-créatrice de la série, a su insuffler des thématiques qui lui sont chers dans un univers horrifique. Car la véritable horreur dans Shining Vale c'est le patriarcat et le fait d'être une femme et de vieillir dans ce monde. C'est dépeint de façon littérale et viscérale. Shining Vale suit donc la famille Phelps qui a déménagée de Brooklyn pour se retrouver dans le Connecticut. Dans la première saison, Pat revivait des moments de Rosemary, la précédente femme vivant dans la maison qui avait finit par se suicider. Pat a alors raconté son histoire de répression et misère pour une femme au foyer des années 50. Rosemary tente de son côté d'améliorer la vie de Pat. Shining Vale mélange alors tout un tas d'ingrédients, notamment ceux de Shining avec une histoire d'écrivaine qui a le syndrome de la feuille blanche et tout ce qui s'en suit (la maison peut elle même laisser penser à un hôtel).
Shining Vale décide dans cette seconde saison d'accélérer les choses et d'étendre l'univers avec plus de références au genre horrifique tout en explorant à nouveau la crise de la cinquantaine de Pat. Chaque personnage qui entre dans son cercle devient suspect et tous les autres membres de la famille ont de nouveaux problèmes. Le succès de la carrière de Pat pourrait de son côté n'être qu'une malédiction et la maison révèle encore plus de ses recoins les plus sombres et les plus terrifiants. Même si Shining Vale cherche à faire encore plus de choses dans cette seconde saison, elle n'oublie pas ce qu'elle a introduit dans la première saison. Sharon Horgan continue de montrer à quel point les symptômes de la ménopause sont les mêmes que ceux d'une possession démoniaque. Le rapprochement est assez intéressant et intelligent, surtout quand c'est encore plus soigné dans cette saison 2 que dans la première.
La paranoïa de l'héroïne devient de plus en plus forte, se sentant esseulée car elle vieillit et aimerait bien revivre une jeunesse qu'elle ne peut pas avoir assez vécu. Certes, Shining Vale appuie parfois un peu trop sur les histoires de problèmes mentaux et c'est dommage car cela peut aussi amenuiser un peu le message final de la série. La fille devient la mère alors que la mère vieillit à cause de la voisine possédée de son roman. La série reste tordue à souhait et c'est aussi pour ça qu'on peut l'aimer (ou la détester). Il y a plein de moments amusants et d'autres parfois un brin terrifiants. Le mélange reste savoureux, à la fois car cela permet de faire des parallèles intéressants avec la vie réelle mais aussi de créer des situations délirantes qui sortent du lot grâce à un casting cinq étoiles. Courtney Cox et Greg Kinnear forment un sacré couple télévisuel et j'aimerais bien les retrouver dans une saison 3 si Starz lui donnait sa chance.
Note : 6/10. En bref, une saison 2 plus riche, parfois un peu trop.
Disponible sur myCanal