Raymond Domenech a fait avec les nombreuses absences du moment (Abidal, Ribéry, Sagnol, Vieira) et les retraites internationales (Thuram, Makélélé, voire Coupet) pour composer son onze de départ afin d'affronter la Suède. Les bleus se présentaient avec un nouveau maillot dénué de rouge variant sur deux tonalités de bleu et un col franchement à l'ancienne. Un 4-4-2 tout public avec Mandanda dans le buts, Evra à gauche (Abidal étant suspendu pour jouer l'Autriche n'a pas été convoqué) et Sagna à droite (Sagnol blessé) entouraient une charnière centrale Mexès-Gallas. Le gunner occupait d'ailleurs le poste de droite ce qui constituait une petite révolution. Le romain Mexès prenait le coté gauche certainement pour s'ouvrir davantage le terrain avec sa bonne relance du pied droit. Lassana Diarra et Jérémy Toulalan formait la paire de récupérateurs. Malouda à gauche, Govou à droite chargés de fournir en ballons Thierry Henry et Karim Benzema.
De son côté, Lars Lagerbäck n'a pas été fan de son équipe durant l'Euro (troisième du groupe D avec l'Espagne, la Russie et la Grèce). Du coup la Suède abandonnait le 4-4-2 et se présentait dans un anachronique 3-5-2 qui allait être très exigeant pour les ailiers Wilhemsson (qui a laissé un souvenir ému du côté de Nantes) et Svensson (puis Wendt). La charnière défensive à trois (Hansson-Mellberg-Majstorovic) allait forcément laisser des espaces dans le dos des ailiers. Andersson, Kallstrom et Nilsson comblaient le milieu tandis que Rosenberg et Larsson (capitaine du haut de ses 37 ans le 20 septembre prochain) étaient chargés de marquer des buts.
Rien que pour entendre la Marseillaise, si tristement ignoré à Pékin, c'était utile de suivre ce match. Caramba encore raté, puisqu'elle fut interprété par une jolie jeune femme qui a fait la Star'ac locale. Les fous rires de Govou et Benzema se dissipèrent assez vite (contrairement à ceux de Barthez et Lizarazu lors d'un comique Islande -France en septembre 1998), parce que c'est vrai qu'elle chantait assez bien en Français la gamine.
Un bon match de reprise.
À la 8è minute du match, Henry débutait le match de son équipe et avançait, balle au pied, dans le camp Suédois sans être attaqué, puis lançait Benzema, dont on ne sait toujours pas si la frappe était un centre ou un tir. Deux minutes plus tard, Florent Malouda prenait de vitesse Majstorovic et centrait pour la tête de Benzema qui était, in extremis, détournée par le crane de Mellberg. Les suédois commençaient à sérieusement reculer et ce qui devait arriver, arriva ; sur attaque placée qui plus est ! Toulalan trouvait, dans le dos d'Hansson et Wilhemsson, Bakary Sagna qui centrait pour Benzema étrangement seul au milieu de la surface de réparation pour une égalisation méritée.
À 1-1, l'ambiance du mois d'août s'installait enfin et il fut bien un bon quart d'heure pour revoir quelque chose. Kallstrom (qui était dans tous les bons coups) se promenait dans la surface Française avant d'obliger Mandanda à une double parade. Deux minutes plus tard (36è), Rosenberg centrait côté droit toujours pour Larsson obligeant Mandanda à revêtir sa panoplie de super héros. Patrice Evra était décidément aux fraises. Un autre centre dangereux ne prenait pas preneur à la 41è alors que trois minutes plus tôt (38è), Henry combinait joliment avec Govou pour pas grand chose...
1-1 à la mi-temps, l'équité reflétait l'esprit du débat.
Duel de Lyonnais.
À l'heure de jeu, Thierry Henry (capitaine jusqu'au retour de Patrick Vieira) jouait de son expérience et encourageait ses coéquipiers à aller de l'avant. Récupérant un coup franc généreusement accordé par monsieur Braamhaar, le Barcelonais semblait envoyer le cuir sur la barre transversale avant qu'Isaksson n'y oppose sa main ferme. Ce même Thierry Henry sera également l'initiateur de l'action amenant le deuxième but Français. Passant latéralement pour Jérémy Toulalan (qui aura roulé à l'ordinaire hier soir), le Lyonnais lançait à une touche de balle de l'extérieure Florent Malouda dont le centre parfait trouvait Sidney Govou. Le plat du pied suffisamment appuyé du Lyonnais ne laissait aucune chance au portier scandinave (1-2). Dans la foulée, après un nouveau travail de Malouda, Henry manquait à 15 mètres le troisième but à la faveur d'une belle parade d'Isaksson.
Les Suédois tentaient vainement d'égaliser en procédant à chaque fois sur le côté gauche de la défense Française. Du coup, Domenech effectuait son premier changement et sortait, poste pour poste, Malouda au profit d'Alou Diarra.
Le match tombe dès lors dans un nouveau temps mort. Comme disait Jean-Michel Larqué sans le moindre parti pris : « les Suédois n'ont pas envie de prendre le troisième ».
À l'entrée des dix dernières minutes, Sagna trouvait Henry au bout de la ligne de but adverse. Le barcelonais levait son ballon et d'une aile de pigeon (mais du talon) centrait à l'aveugle pour Govou qui avait suivi. Le Lyonnais déviait de l'extérieur du droit comme il pouvait. Le cuir rebondissait sur Isaksson avant de lui revenir sur le bras ou les côtes. 1-3 et un doublé pour Govou.
À cinq minutes de la fin du match, un petit relâchement coupable conduisait Alou Diarra à se souvenir que Kim Kallstrom l'avait mis sur le banc à Lyon et de lui faire un joli croche patte dans la surface. Manque de bol, l'arbitre sifflait penalty et le milieu Suédois se faisait justice lui-même. 2-3. La fin du match consistait essentiellement à de la passe à dix et l'entrée en jeu de Yoann Gourcuff pour 47 secondes.
Que retenir ?
- 47 : c'est le nombre de secondes qu'aura durée la première sélection de Yoann Gourcuff. Le record de Franck Jurietti (5 secondes contre Chypre en 2005) a tremblé.
- Patrice Evra : ça ne m'étonnerait pas que ça soit la dernière fois qu'on le voit en bleu.
- Florent Malouda s'est enfin montré au niveau de l'équipe de France dans le secteur offensif, forcément le jeu défensif sur son côté a connu des jours meilleurs, hélas sans être compensé par Patrice Evra.
- Philippe Mexès : Ce n'est pas sur ce match qu'il a mis une grosse option pour remplacer Lilian Thuram.
- Sidney Govou à droite, Franck Ribéry à gauche, ça aurait de la gueule aussi ?
- La déclaration d'après match de Raymond Domenech à David Astorga (TF1): « Je préfère gagner 3-2 que 1-0 ». Il va nous faire croire ça ? Lui ?
- Fa
La Suède : Mode d'emploi.
Fanni, Gourcuff, Clichy, Mexès : Domenech ouvre le bal des prétendants.