1001 films de Schneider : Smoke
Nicotine
À partir d'un bureau de tabac situé au coin de la 3ème rue et de la 7ème avenue à Brooklyn, une série d'histoires qui ont toutes à voir avec le personnage central, Auggie (Keitel) le tenancier du bureau de tabac.
Sympathique mais une coche plus basse que sa suite Face in the Blue qui, lui, aurait mérité de faire partie des 1001 films de Schneider à sa place.
Deux moments intéressants :1. Paul (William Hurt) qui feuillette le cahier de photographies que lui présente Auggie. Il est estomaqué de voir que ce sont toutes des photos qui ont le même plan : le bureau de tabac. En fait, il s'agit d'un concept élaboré par Auggie. Tous les jours à 8 heures du matin, il photographie le bureau de tabac à partir du coin de la 3ème rue et de la 7ème avenue. Ces 4000 clichés, Auggie les appelle la mémoire de son quartier. Le moment fort arrive quand Paul, un peu ennuyé de visionner tous ces clichés apparemment semblables, découvrent sa femme déambulant sur le trottoir, elle qui est décédé il y a seulement quelques mois d'une balle perdue lors d'un échange de coups de feu.
2. Le conte de Noël qui clôture le film, accompagné d'une chanson bouleversante de Tom Waits, Innocent When Your Dream. La suiteFace in the Blue (La Tabagie en folie).La même année Wang et Auster tournent une suite à Smoke.
En fait, un film plus intéressant que Smoke qui mériterait d'être dans les 1001 films de Schneider plutôt que ce dernier. C'est pour cela que je m'y attarde plus longtemps.Un quartier de New York : Brooklyn. Un lieu : une tabagie (un bureau de tabac pour les Français) qu'on appellerait, en québécois, un dépanneur ou kombini, en japonais. Des personnages : le typique melting pot américain dont le film est le sujet principal. Face in the Blue, c'est le multiculturalisme dans un dé à coudre.Ce qui fait l'intérêt du film, c'est la rencontre d'une multitude de personnages, plus insolites les uns que les autres, qui nous démontre que la diversité ethnique est un passage obligé pour le monde urbain, pour le pire (formation de ghetto identitaire) ou le meilleur (la main tendue entre les groupes d'origine ethnique différente). Le film met ses jetons sur le meilleur.En vrac : Madonna en télégramme chantant. Y a pire comme télégramme.Lou Reed qui monologue sur des sujets pas très intéressants.Jim Jarmusch qui épilogue sur le plaisir de la nicotine tout en fumant sa dernière cigarette avec des extraits d'un film de guerre dans lequel Richard Conte emprunte des cibiches.Le personnage de Jackie Robinson qui tente de convaincre le propriétaire de la tabagie de ne pas la mettre en vente. Joueur étoile des Dodgers de Brooklyn qui fut le premier noir à entrer dans les ligues majeures de baseball après son passage dans le club-ferme des Royaux de Montréal.Jackie Robinson. 3907 boulevard St-Laurent à MontréalLe déménagement des Dodgers de Brooklyn à Los Angeles à l'hiver 1958 est considéré comme un immense traumatisme par le gens de Brooklyn. Ebbets Field, le terrain sur lequel évoluaient les Dodgers, est démoli le 28 février 1960 pour faire place à un complexe d'habitation. Pour ajouter l'insulte à l'injure, la boule de démolition est déguisée en balle de baseball. L'équipe des Dodgers était l'équipe favorite de mon père. Je me souviens, étant enfant, l'avoir vu écouter des matchs diffusés à la radio que seul le poste de radio de l'auto pouvait capter. Je le revois encore couché sur la banquette avant cherchant la meilleure fréquence de diffusion.Il est beaucoup question de gaufres belges dans ce film. Pour le film Smoke
Berlin 1995. Ours d'argent pour le film. Prix spécial du jury pour Harvey Keitel
Critique. Cahiers du Cinéma. Décembre 1995. Numéro 497.
Visionné, la première fois, le 16 avril 2000 à la télévision à Montréal. Mon 351ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider