La polémique enfle ces dernières semaines au Cameroun autour de supposés risques sanitaires liés à la consommation du riz Butter Brand, importé d’Asie par la société Avanti. Malgré les dénégations et justifications de cette dernière, de sérieux doutes subsistent sur la qualité de ce produit de grande consommation.
Tout commence mi-novembre, lorsqu’un courrier du préfet de l’Océan adressé aux autorités portuaires de Kribi évoque des informations selon lesquelles le riz Butter Brand, en provenance de Chine, serait « impropre à la consommation humaine« . Des camions transportant ce riz auraient même été temporairement immobilisés par les forces de l’ordre.
Une cargaison controversée
Dans sa missive, le préfet s’étonne également des dates apposées sur les certificats phytosanitaires délivrés à Avanti, antérieures à l’arrivée du cargo au port de Kribi. Autant d’incohérences et de zones d’ombre qui jettent le trouble sur la cargaison de 10.000 tonnes de riz débarquées.
Surtout, le représentant de l’Etat évoque des informations selon lesquelles ce même riz Butter Brand aurait « causé la mort à Kinshasa » après avoir été refoulé en RD Congo en octobre dernier. Des allégations contestées par le directeur-général adjoint d’Avanti Cameroun, Cletus Tchinda Feudjio, même si ses explications manquent parfois de clarté.
Et les consommateurs camerounais ?
Car au-delà du bras de fer administratif et des arguties juridiques, une question cruciale demeure : ce riz Butter Brand est-il sans danger pour le consommateur camerounais ?
Difficile à dire tant les langues se délient difficilement dans cette affaire. Certes, Avanti brandit des analyses de laboratoire attestant de la conformité hygiénique de son riz à Douala. Mais qu’en est-il réellement ? Le gouvernement se doit de faire toute la lumière et de communiquer en transparence sur ce dossier.
La santé des populations camerounaises ne saurait être prise à la légère. Et elle vaut bien quelques sacs de riz, aussi Butter soient-ils…