Coup de tonnerre dans le ciel diplomatique nigérien. Le gouvernement militaire en place à Niamey depuis 2021 vient d’annoncer officiellement la « révocation » de l’accord de coopération militaire liant le pays à l’Union Européenne (UE) dans le cadre de la lutte anti-terroriste au Sahel. Une décision lourde de conséquences.
Fin de 9 ans de partenariat militaire
Concrètement, la junte nigérienne a retiré son aval pour la mission EUCAP Sahel Niger déployée sur son territoire depuis 2012. Financée et encadrée par Bruxelles, celle-ci visait à appuyer les forces de sécurité locales dans leur combat quotidien contre les multiples groupes jihadistes actifs dans la zone.
Ainsi, après près de 9 ans de collaboration étroite, quelque 120 militaires et experts européens vont devoir plier bagages et quitter le Niger. Ils menaient jusqu’à présent des opérations de formation et de renseignement aux côtés des troupes nigériennes sur différents théâtres d’opération.
Vers un rapprochement avec Moscou ?
Cette décision soudaine de la junte est-elle liée au récent départ contraint de l’ambassadeur de France, en raison des tensions grandissantes entre Niamey et l’ancien colonisateur ? Difficile à dire.
Mais elle interroge en tout cas sur un éventuel rapprochement militaire entre le Niger et un nouvel allié de poids dans la région : la Russie. Ces dernières années, Moscou a gagné en influence dans plusieurs pays sahéliens grâce à l’action sulfureuse du groupe paramilitaire Wagner.
Un scénario du pire pour les chancelleries occidentales, qui observent avec inquiétude cette possible bascule géostratégique d’un allié de longue date dans le camp de Vladimir Poutine…