C’est un nouvel espoir, lorsque les autres options de traitement semblent épuisées, qui s’offre aux patients atteints de la maladie de Parkinson à stade avancé. Cette équipe de la Technical University of Munich (TUM) révèle, dans la revue Neurology, que ces patients « à bout d’options thérapeutiques » peuvent toujours ou plutôt « très souvent » bénéficier d’un changement de traitement. Une dernière chance, très rarement exploitée jusqu’à présent et qui pourtant, dans l’ensemble, apporte de bons résultats.
La maladie de Parkinson est la 2è maladie neurodégénérative la plus répandue dans le monde après la maladie d’Alzheimer. C’est une maladie restée jusque-là incurable et dont seuls les symptômes peuvent être soulagés. Aux premiers stades, les médicaments peuvent apporter ce soulagement, mais alors que la maladie progresse, cela ne suffit plus. Les patients, leurs familles et les médecins peuvent alors opter pour des thérapies plus invasives jusqu’aux interventions sur le cerveau.
Parmi ces traitements plus invasifs, figure la stimulation cérébrale profonde, qui nécessite que des électrodes soient implantées dans le cerveau. La technologie, plus récente, permet la perfusion automatisée de médicaments directement dans les intestins via un tube ou dans la paroi abdominale. Mais même ces traitements avancés n’aboutissent pas toujours aux résultats souhaités ou perdent de leur efficacité avec le temps.
Lorsque ces traitements plus invasifs n’apportent ainsi plus les résultats souhaités, les médecins concluent que les options sont épuisées. Pourtant ces patients parkinsoniens pourraient bénéficier d’un changement de traitement. Explications.
L’étude menée par le Pr Paul Lingor, codirecteur du centre de soins ambulatoires de la maladie de Parkinson à la TUM suggère un nouvel espoir à ces patients. L’analyse des données de patients parkinsoniens de 22 centres de traitement sur la période 2005-2021 révèle que :
- parmi les quelque 11.000 patients ayant suivi des traitements avancés, chez 116 d’entre eux, le traitement a été modifié ou combiné à une thérapie supplémentaire ;
- certains patients ont même subi plusieurs changements de traitement ;
- au total de 148 changements de traitements ont été recensés et analysés ;
l’analyse montre que la plupart de ces interventions ont été couronnées de succès ;
- avec, notamment, une amélioration subjective de la mobilité qui se confirme dans les tests objectifs.
Ces neurologues relèvent, qu’avec l’allongement de l’espérance de vie, ils seront de plus en plus souvent confrontés à des patients qui ne répondent plus au traitement. Cette analyse suggère qu’
un changement de traitement apporte au patient un niveau de chance similaire à l’introduction d’un nouveau médicament.
On parle beaucoup de « repositionnement » mais encore peu d’études ont porté sur « le changement de traitement ». Ici, ce principe appliqué au traitement de la maladie de Parkinson semble porter ses fruits, d’autant qu’il semble possible, selon les premiers retours d’expérience de ces experts, d’identifier les patients qui peuvent bénéficier de cette stratégie.
« Si un traitement avancé ne produit pas de résultats ou n’apporte pas la réponse souhaitée, un changement de traitement doit être envisagé. Cette idée est loin d’être anodine, car il aurait pu être possible, que tous les traitements disponibles échouent à un stade avancé de la maladie, mais ce n’est pas la réalité ».
Source: Neurology 1 Nov, 2023 DOI: 10.1212/WNL.0000000000207858 Nationwide Retrospective Analysis of Combinations of Advanced Therapies in Patients With Parkinson Disease
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Équipe de rédaction SantélogDéc 3, 2023Équipe de rédaction Santélog