Pas de chœur, en l'espèce, juste une clique déchaînée qui, après avoir hurlé son indignation face aux atrocités commises par les troupes du Hamas, salive devant les crimes de l'armée terroriste israélienne et bave devant les méfaits de barbares colons. Il est temps de dénoncer cette complaisance qui absout d'office les massacres israéliens au nom d'un génocide subi voilà quatre-vingts ans par les parents et grands-parents des coupables envahisseurs et occupants de la Palestine !
Marre de lire et entendre tous ces prétendus porteurs de l'esprit des Lumières, de B.-H. Lévy à A. Finkielkraut en passant par le sénateur M. Habib lequel devrait honorer son mandat plutôt que se déshonorer comme porte-gueule du belliqueux Netanyahou... Eux, et tellement d’autres, nauséeux intellectuels à œillères, défendent jusqu’à l’obscénité un État qui cherche à anéantir toute trace palestinienne en Palestine par le déplacement massif d’une population terrorisée et l’ensevelissement de ceux restés sous les bombardements. Peu importe le mortifère objectif, B.-H. L. affiche son « Pourquoi je défends Israël » et Finkielkraut s’alarme de quelques croix de David taggués sur des murs de France sans la moindre marque d’empathie pour les milliers de morts palestiniens. Tous ceux qui ont signé le 15 octobre dernier la tribune collective "Islamo-gauchisme : nous ne devons plus tolérer l'intolérable" jugent sans doute légitime le massacre de masse commis par Tsahal dans la bande de Gaza. Ne rien dire sur l’impunité criminelle de l’armée israélienne signe l’abjecte mauvaise foi de ces donneurs de leçon prêts à vous stigmatiser antisémite à la moindre amorce critique.
Certains voudraient carrément pénaliser l'antisionisme, tel le sénateur Le Rudulier, ce qui reviendrait, par exemple, à empêcher le rappel des méfaits israéliens de 1948 à nos jours : l’illégale – et illégitime – occupation des terres palestiniennes, se torchant allègrement avec les dizaines de résolutions onusiennes, sans compter celles bloquées par le puissant complice américain ; les spoliations systématiques de Palestiniens au profit de nuisibles colons qui profitent de ces jours sombres pour humilier et/ou éliminer des Palestiniens de Cisjordanie avec l’onction gouvernementale ; les bombardements terroristes sur Gaza et son effroyable loi au talion disproportionné, pour un Israélien tué le 7 octobre, plus de dix Palestiniens l’ont été à ce jour ; l’indéfendable surdité d'une bonne partie des Israéliens à la demande légitime d'un État palestinien : tout cela dessine un bien repoussant tableau de cette société dans laquelle les Érinyes cultivent leur rage.
Refusons désormais ce lien pavlovien entre le peuple israélien et les populations juives de la moitié du vingtième siècle qui donnerait au premier un droit de crime contre l'humanité palestinienne au nom de ce qu'ont subi les secondes.
Dès 1967 de Gaulle avait parfaitement caractérisé la dérive du peuple juif réuni sur ces terres : « une ambition ardente et conquérante » source « d’interminables frictions et conflits », imposant depuis le pire aux Palestiniens. Il fut alors accusé d'antisémitisme par les adeptes de cette monomanie intellectuelle : les Beuve-Méry (fondateur du journal Le Monde), Jean Daniel du Nouvel Observateur ou Servan-Schreiber de L'Express laissèrent couler leur fiel mal encré.
Aujourd'hui, la voix de Dominique de Villepin sauve la dignité française en dénonçant ce travers psychique qui veut débusquer l'antisémitisme présupposé dans toute critique d'Israël. "À force de vouloir limiter la capacité que l'on a à s'exprimer, à force de traquer toutes les formes de pensée, on devient un très petit pays". Phare dans cet infect brouillard, merci Monsieur de Villepin.