Les récents développements dans l’affaire opposant le magnat des médias camerounais Amougou Belinga à la justice de son pays ont pris un tour inattendu. Alors qu’un document attestant de sa libération ainsi que de celle d’un co-accusé, Eko Eko, avait fuité, le juge d’instruction en charge du dossier a déclaré ce document « fake« . Le commissaire du gouvernement camerounais a également démenti l’authenticité de ce document.
Selon le confrère Paul Chouta, cette affaire cache en réalité une « bataille de réseaux » au sein du sérail camerounais. Lors d’un live Facebook, le journaliste d’investigation Michel Medjo a promis de lever le voile sur les dessous de cette guerre d’influence.
Quels réseaux s’affrontent dans cette affaire ?
D’après les révélations de Michel Medjo, deux clans s’opposent actuellement au sommet de l’État camerounais. Le premier réseau gravite autour d’Inoni Ephraïm, ancien premier ministre de Paul Biya et actuellement en prison pour détournements de fonds publics. Ce clan aurait manœuvré en coulisses pour obtenir la libération de Amougou Belinga.
Le second réseau est mené par Feri Yerima, conseiller spécial de Paul Biya. Ce dernier voit d’un mauvais œil la mainmise de Inoni Ephraïm sur une partie de l’appareil d’État camerounais. D’où son opposition farouche à la libération de Amougou Belinga, qui est soutenu par le clan Inoni.
Lire aussiUn bébé abandonné retrouvé à Essos, Yaoundé – un acte d'inhumanité dans le cœur du CamerounQuel est le montant évoqué pour « acheter » la liberté de Amougou Belinga ?
Toujours d’après les informations de notre confrère Michel Medjo, la somme de 3 milliards de FCFA aurait été proposée par le clan Inoni Ephraïm pour garantir la remise en liberté de Amougou Belinga et Eko Eko.
Une partie de ce montant aurait même déjà été versée au juge d’instruction en charge du dossier. Ce qui expliquerait le faux document de libération qui a fuité la semaine dernière.
Où en est l’affaire actuellement ?
Pour le moment, et en dépit de ces tractations souterraines, Amougou Belinga et Eko Eko sont toujours derrière les barreaux, dans l’attente de leur procès. Le juge d’instruction Sikati Kamwo II ne s’est pas laissé corrompre, et l’affaire suit normalement son cours au tribunal de Yaoundé.
L’issue de ce bras de fer au sommet de l’État camerounais reste encore incertaine. Le clan Inoni parviendra-t-il à « sortir » Amougou Belinga de prison, où le magnat des médias devra-t-il rendre des comptes à la justice de son pays ? Réponse dans les prochains mois.