Né en Bavière, en Allemagne juive donc, la famille Kissinger fuit le régime Nazi en 1938 à la faveur de New York.
Kissinger s'adapte vite au mode de vie et à la culture d'Amérique mais gardera toujours un gros accent germain. Ceci le rend timide à l'école mais en revanche extrèmement travaillant. Il complète son école secondaire tout en travaillant le soir dans une usine de brosse à rasoir.
Ses études en comptabilité sont interrompues par sa mobilisation à la guerre en 1943. Sa connaissance de l'allemand et sa grande intelligence le rende très utile. Après avoir participé à la bataille de Bulge, il est investi de la mission de dé-nazifier la ville de Krefeld. Une tâche qu'il complète en 8 jours. Il brille tant qu'on le met dans l'équipe qui chassera les saboteurs et les membres de la gestapo dans les Counter Intelligence Corps. Il reçevra l'Étoile de Bronze pour ses efforts de guerre.
À son retour aux États-Unis il poursuit une belle carrière académique à Harvard. D'abord comme étudiant où il obtient un baccalauréat en économie, puis une maitrise et un doctorat en plus d'être consultant pour le Département de Pyschologie alors encore étudiant. Puis membre de la faculté au sein du Département Gouvernemental du Centre des Affaires Internationales. C'est ce passage, et cet intérêt marqué pour les affaires internationales qui le mèneront directement au poste de conseiller national en sécurité pour Richard Nixon en 1968.
Il utlisera la même stratégie en Argentine alors que le gouvernement Nixon financera secrètement les juntes opposantes à Jorge Videla qui venait de renverser Isabel Peron avec son armée.
Les années 70 sont très intenses pour Kissinger et en 1975 il appuie les rebelles et le mouvement de résistance nationale de Mozambique dans la guerre civile angolaise en y impliquant à nouveau la CIA.
Entretemps, en août 1974, Richard Nixon devient le premier (et seul) président des États-Unis à être déstitué dans le scandale du Watergate. Henry Kissinger sort de cette triste histoire épargné et reconnu comme "L'homme propre" (Ha!) d'une administration corrompue. Gerald Ford succède à Nixon et conserve l'indispensable Kissinger à ses côtés.
Il quitte son bureau de la maison blanche en 1976 quand Jimmy Carter prend le pouvoir. Une colombe et un rat ne peuvent co-habiter.
Probablement la figure la plus importante de la politique étrangère des États-Unis, il sera consulté le restant de ses jours, toute administration confondue.
Quand Bush le consulte sur l'issue potentielle de la guerre en Irak en 2006, Kissinger lui répondra ce qu'il a toujours répondu de sa voix de ténor à fort accent de Bavière.
Le journaliste Christopher Hitchens l'aura chassé toute sa vie.
Personnage controversé, charismatique, imposant, important, il vient de faire sa sortie définitive à l'âge de 100 ans.
Merveilleusement illégal une bonne partie de sa criminelle de vie.
Henry Kissinger était racine du mal.