Ce n’est pas une vision esthétique du paysage dont rend compte Marinette Cueco, mais plutôt d’une proximité des plantes, des fleurs qu’elle fréquente dans sa campagne et au gré de longues promenades. C’est ce que nous découvrons dans ce petit ouvrage de Françoise Clédat publié par les éditions Tarabuste, À fleurs de peau. L’art de Marinette ne consiste pas à jouer avec les mots comme le faisait Henri (je pense au livre de celui-ci, Mes anges, entre autres), mais à cueillir, recueillir, composer et déposer des feuilles et, dans l’ouvrage de Françoise Clédat, des pétales, dont il lui importe de nommer arbre, herbe, plante ou fleur. Les pétales sont posés simplement (horizontal/vertical), chaque tableau présentant « l’unité de la catégorie des éléments assemblés, l’unité d’espèce de la plante et de son lieu de provenance ». Et les plantes sont nommées : amarillys, bougainvilliers, lys d’un jour, lys blanc. Françoise Clédat rappelle aussi que les pétales sont « les pièces florales entourant l’appareil reproducteur d’une fleur ». Les images imprimées dans cet ouvrage, essentiellement « pétales de consolation » (ci-contre Lys blancs) font partie d’une série réalisée par Marinette pour son mari, Henri, tenu alité par la maladie et décédé en 2017. Je me souviens de leur installation à la Maison des Arts d’Antony après une promenade dans les sempervirens.
Marinette est décédée en octobre de cette année, pendant qu'une exposition présentait son oeuvre à la Galerie Univer, exposition visible jusqu'en janvier 2024.