Le premier à venir à la soupe n’aura donc pas été un radical ou un libéral du PRO (mises à part les personnes désignées par Macri pour noyauter le prochain gouvernement et veiller à ses intérêts économiques) mais un allié de longue date de Cristina Kirchner et Alberto Fernández : dès les premiers jours qui ont suivi le second tour, la future ministre des Affaires étrangères avait fait savoir, à la stupeur générale, qu’elle souhaitait maintenir à son poste l’actuel ambassadeur d’Argentine au Brésil, Daniel Scioli (photo ci-dessus), ancien vice-président de Néstor Kirchner, ancien gouverneur péroniste de la Province de Buenos Aires et ancien candidat malheureux à la présidence (contre Macri, d’ailleurs).
Le week-end dernier, elle a fait le voyage pour prendre des contacts sur place et essayer de réparer les dégâts provoqués par les déclarations incendiaires du candidat libertarien pendant la campagne. Celui-ci avait même parlé de rompre les relations diplomatiques avec ce pays gouverné « par un communiste corrompu ». Charmant, n’est-ce pas ? Une fois au Brésil, la future ministre a renouvelé son offre à Scioli qui n’a pas même fait mine de la refuser. Il n’a publié aucun communiqué dans ce sens. Pas de démission à l’horizon non plus.
Daniel Scioli a donc accepté de servir ce nouveau gouvernement qui va faire tout l’inverse de ce sur quoi il a construit toute sa carrière politique. Comment voulez-vous sauver la mise aux politiques de ce camp devant une telle capitulation venant de si haut dans le spectre du mouvement ?
Comme l’a dit Alberto Fernández à la radio avant-hier, on ne voit pas bien comment un même homme peut servir les deux programmes politiques à la suite l’un de l’autre (1). Tout cela, a-t-il conclu, doit être réglé par Scioli lui-même et regarde sa conscience.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
(1) On parle d’un homme politique ici, il ne s’agit pas d’un diplomate de carrière ! Les diplomates professionnels peuvent et doivent avoir d’autres lignes de conduite.