Le lieu est presque caché dans une Cour près de la Place de la Bastille, deux accès, un passage pavé. C'est la deuxième fois que je viens dans cet endroit. La première fois que j'ai vu ces trois artistes, c'était Cité de la Roquette, toujours un lieu dans la ville, un peu à l'écart de grandes voies, au calme, sans en être pourtant éloigné. Cette année est marquée par l'absence de Jean-Marc Papadacci qui a préparé cette exposition il y a déjà plusieurs mois mais qui s'est noyé cet été, laissant des images à la fois rigoureuses dans la forme et colorées. Il est ainsi présent avec ses ami.e.s car, peut-être plus qu'un hommage, Doune Tissot et Christian Minas intègrent Jean-Marc dans cette exposition avec le sens du partage qui prévalait entre eux. S'ils échangent sur leurs travaux, on ne trouve pas d'influence réciproque. L'usage de la couleur, par exemple, est très différent chez l'une ou l'autre. C'est dans leurs relations à celles et ceux qui viennent passer du temps dans ce lieu qui les accueille qu'on trouve connivence et sens de l'hospitalité. L'exposition, bien qu'elle ne dure pas très longtemps, est toujours très importante parce qu'elle leur donne les regards sur leurs oeuvres qui donnent un sens à leur travail souvent solitaire, parfois très technique, et que ces regards nourrissent leurs réalisations à venir. L'exposition est nécessaire à l'échange et à l'art.
Christian Minas