Pendant que Mileí prend la pause à la Maison Blanche,
la majorité sortante lance un procès en destitution
contre la Cour suprême, ce qui fait la majeure partie de la une
Boca est traité en titre secondaire, dans la colonne de droite
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La justice portègne vient de reporter sine die les élections du bureau d’administration du Club Boca Juniors, l’un des clubs de quartier les plus puissants de la capitale argentine avec une équipe de football professionnelle de premier niveau.
Deux listes s’opposent. L’une est menée par Ibarra en tandem avec Mauricio Macri, ancien président du pays et ancien président du club dont il s’était servi comme d’un marchepied pour propulser sa carrière politique. L’autre est menée par Román Riquelme, un grand footballeur retraité de fraîche date, dont il est fort probable qu’il avait de bonnes chances d’arriver en tête du scrutin qui devait se tenir dimanche prochain.
Saisie par Macri et consorts, une juge en a donc décidé autrement : il y aurait des irrégularités dans l’organisation des élections, qui ne peuvent donc pas se tenir en l’état.
Cette décision aussitôt connue, une foule de partisans de Riquelme a rejoint le stade et une manifestation bruyante s’est tenue dans la rue en soutien au candidat et ancien joueur.
Lequel dans une conférence de presse a donné son analyse : il s’agirait d’une poignée de « messieurs » qui veulent s’emparer du club pour en faire une affaire commerciale privée, ce qui supprimerait les instances dirigeantes actuelles et permettrait de faire de l’institution une plateforme d’influence politique et économique de droite. Or Mauricio Macri a déjà investi le futur gouvernement de Javier Mileí qu’il a contraint à nommer à des postes clés plusieurs de ses affidés (Caputo, Bullrich et tutti quanti). Il est clair que Macri veut retrouver rapidement et coûte que coûte une position de pouvoir et qu’il utilise le club à cet effet.
La presse se divise sur le sujet : Página/12 prend, sans surprise, le parti de Riquelme, censé représenter les adhérents du club, donc des habitants de ce quartier très populaire de Buenos Aires auquel Boca Juniors apporte une grande quantité de services (une école primaire, des cours du soir pour les adultes, un dispensaire médical pour tous les âges, des conférences et autres activités culturelles), tandis que La Prensa, Clarín et La Nación prennent le parti de Macri avec une analyse qui fait de Riquelme un homme politique qui s’accrocherait au pouvoir et prendrait en otages les adhérents… Une espèce de monde à l’envers, non ? Tout dans leurs colonnes se passe comme si, à chaque fois, la droite représentait la sincérité et l’honnêteté et la gauche les combines systématiques et les magouilles.
Cela promet pour l’année à venir.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 sur la manifestation des adhérents
lire l’article de Página/12 sur les demandes de Macri devant le juge
lire l’article de La Prensalire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación