Le gouvernement plancherait actuellement sur une refonte en profondeur de l’opérateur historique des télécoms Camtel, jugé peu compétitif. L’option privilégiée serait de scinder le mastodonte public en trois sociétés spécialisées sous une holding commune.
Un constat d’échec de la formule actuelle
Devant les députés début novembre, le Ministre des Finances Louis Paul Motazé n’a pas caché ses inquiétudes face à la piètre performance commerciale de la Cameroon Telecommunications (Camtel). Pourtant détenteur de trois licences distinctes depuis 2020, l’opérateur public peine à tirer son épingle du jeu.
Un aveu d’échec pour cette structure tentaculaire, incapable de rivaliser avec les géants privés du secteur très concurrentiel des télécoms. D’où la volonté du gouvernement de revoir entièrement son modèle.
Trois filiales thématiques sous une holding
D’après nos informations, c’est un démantèlement complet de Camtel qui se prépare. L’opérateur historique serait conservé sous forme d’une holding, coiffant désormais trois filiales spécialisées.
La première reprendrait les activités de transport des communications. La deuxième hériterait de la branche téléphonie mobile, tandis que la troisième se concentrerait sur la téléphonie fixe. Un éclatement en bonne et due forme visant à redonner de la vigueur à chaque segment d’activité.
Favoriser l’ouverture du capital ?
Ce montage présenterait aussi l’avantage de pouvoir ouvrir le capital des trois entités ainsi créées. L’Etat resterait actionnaire majoritaire via la holding Camtel, mais pourrait s’adjoindre des investisseurs privés au niveau des filiales.
De quoi insuffler fonds frais et expertise extérieure à ce mastodonte étatique à bout de souffle, et surtout poco-poco incapable de répondre aux défis technologiques du moment.
Vers une privatisation rampante ?
Certains y verront une forme déguisée de privatisation, puisque le secteur risque d’échapper au contrôle direct de l’Etat. Mais c’est peut-être le seul moyen de sauver Camtel de l’asphyxie, tout en permettant à l’actionnaire majoritaire public de garder la main sur les infrastructures stratégiques de télécoms.
Quoiqu’il en soit, ce big bang en préparation aura de lourdes conséquences sur le visage des télécommunications au Cameroun. À moins d’un nouveau rétropédalage de dernière minute…