L’hygroma du genou ou bursite prépatellaire est une inflammation de la bourse séreuse sous-cutanée qui se retrouve en avant de la rotule, l’hygroma touche préférentiellement les hommes.
Une bourse séreuse est un sac en tissu conjonctif contenant du liquide synovial, lubrifiant facilitant le glissement des tendons, des muscles et de la peau entre eux et sur les surfaces osseuses.
En cas d’inflammation de cette bourse séreuse, elle se remplit du liquide inflammatoire et augmente de volume et c’est à ce moment qu’on parle d’hygroma.
Causes de l’hygroma du genou
Les causses sont principalement traumatiques (50 à 80% des cas) , souvent secondaire à des microtraumatismes répétés (travailleurs à genoux, sportifs) ou, plus rarement, à un traumatisme unique.
Certaines professions sont significativement touchées comme les poseurs de tapis, de carrelage, les femmes de ménages, les jardiniers, …
Les autres causes sont dominées par certaines maladies comme : la goutte, sclérodermie, sarcoïdose, polyarthrite rhumatoïde.
Des facteurs peuvent favoriser l’apparition de l’hygroma : diabète, alcoolisme chronique, immunodépression, insuffisance rénale et hépatique chronique, la prise des corticoïdes au long cours et traitement immunosuppresseur.
Une surinfection peut survenir, responsable d’un hygroma septique. Dans 80 % des cas, le germe responsable est le Staphylococcus aureus.
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Signes et symptômes
On constate une tuméfaction sous-cutanée fluctuante non douloureuse à la face antérieure du genou, parfois associée à une discrète rougeur.
En cas de surinfection de l’hygroma, la bourse est douloureuse et inflammatoire. Une fistulisation avec écoulement purulent voire une nécrose cutanée peuvent être retrouvées, et des signes générales (fièvres, frissons) doivent être recherchés.
La mobilité du genou est toujours conservée, sauf en cas de collection importante ou de douleurs intense limitant la flexion.
Examens complémentaires
La radiographie standard : de face et de profil sont indispensables pour rechercher un corps étranger, des calcifications bursales et éliminer une atteinte osseuse sous-jacente (fracture de la rotule).
Une échographie ou une IRM : elle peut confirmer le diagnostic, rechercher un corps étranger, des calcifications (sclérodermie)/tophus (goutte)/nodules rhumatoïdes (polyarthrite rhumatoïde) et éliminer une atteinte articulaire.
La ponction doit être réalisée en cas d’hygroma infecté ou de doute sur le caractère infectieux. Elle permet de rechercher une infection, diminuer la charge bactérienne et soulager les douleurs en vidant la bourse de son contenu.
Le point de ponction est situé à distance d’une zone inflammatoire pour ne pas contaminer le prélèvement et éviter la formation d’une fistule iatrogène. On analyse :
– l’aspect du liquide : clair ou hématique s’il n’est pas infecté, purulent s’il est septique ;
– la numération cellulaire : la valeur seuil de leucocytes affirmant le caractère septique d’une bursite est largement inférieure à celle d’une arthrite septique (2000/mm3 versus 50 000/mm3). Un taux de polynucléaires neutrophiles (PNN) > 50 % est en faveur d’une infection ;
– la bactériologie : un examen direct négatif n’exclut pas une infection. Une culture positive prouve l’infection, mais peut s’avérer négative en cas d’imprégnation antibiotique ou d’infection à mycobactéries ou germes atypiques ;
– les microcristaux : leur présence confirme l’étiologie microcristalline mais n’exclut pas une infection.
En cas d’hygroma infecté, un bilan biologique (numération formule sanguine [NFS], C-reactive protein [CRP]) doit être réalisé et trois hémocultures en cas de syndrome de réponse inflammatoire systémique.
Comment traiter un hygroma du genou ?
En absence d’infection, le traitement repose sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pendant 10 à 14 jours et le protocole PRICE (Protection, Rest ± Immobilisation, Ice, Compression, Elevation).
L’injection intrabursale de corticoïdes diminuerait le délai de guérison, mais comporte des risques de surinfection, de dystrophie cutanée et de douleurs chroniques.
Le traitement chirurgical est réservé aux formes récidivantes et réfractaires au traitement médical.
En cas d’hygroma infecté
Le traitement repose sur l’antibiothérapie antistaphylococcique probabiliste, secondairement adaptée aux résultats des prélèvements bactériologiques.
En cas de signes locaux importants, signes systémiques ou immunodépression, l’antibiothérapie est intraveineuse.
La majorité des patients répondent bien au traitement médical.
Le traitement chirurgical est indiqué en cas d’échec du traitement médical, avec des signes locaux majeurs ou une infection systémique. Il est suivi d’une antibiothérapie de quelques jours.
En quoi consiste le traitement chirurgical ?
Le traitement consiste en une résection de la bourse séreuse (bursectomie) à ciel ouvert ou sous endoscopie, en absence d’infection, cette chirurgie se fait en ambulatoire.
L’acte chirurgical permet d’évacuer le liquide et de réaliser des prélèvements. Les cloisons sont effondrées, et la bouse est réséquée en totalité, en prenant soin de ne pas léser le tissu sous-cutané à la face superficielle.
Un pansement semi-compressif est mis en place pendant 48 à 72 heures et l’appui complet est autorisé. L’intervention est réalisée en hospitalisation avec drainage en cas d’hygroma septique compliqué. Une immobilisation de quelques jours favorise la cicatrisation cutanée.
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