La question de la régulation des cigarettes électroniques fait l’objet de nombreux débats. Parmi les pistes évoquées par les opposants à ce type d’appareil, l’interdiction des arômes est la proposition la plus forte. Serait-elle aussi efficace qu’ils le pensent ? Rien n’est moins sûr…
La cigarette électronique : un allié pour arrêter le tabac
En quelques années, l’e-cigarette est devenue une alternative innovante dans la lutte contre le tabagisme traditionnel. Avec la cigarette électronique Nicovip, les utilisateurs peuvent reproduire l’expérience de fumer sans subir les effets nocifs associés au tabac combustible. La e-cigarette est rapidement devenue une solution pour les personnes souhaitant abandonner le tabac. Le vapotage a permis à de nombreux fumeurs de diminuer leur consommation de cigarettes, mais a aussi été un outil de sevrage efficace. Les utilisateurs ont la possibilité de choisir parmi une variété de niveaux de nicotine, de e-liquides sans nicotine et d’arômes offrant une expérience personnalisée. Cependant, des voix s’élèvent contre les e-liquides parfumés qu’il faudrait, selon leurs détracteurs, interdire.
Les arguments en faveur de l’interdiction des arômes e-cigarettes
Les arômes rendent le vapotage attrayant pour les fumeurs en quête d’alternatives au tabac. Ces parfums gourmands aux noms ludiques inciteraient les jeunes à commencer à utiliser des cigarettes électroniques puis à passer au tabagisme traditionnel. Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) a ainsi demandé en février 2023 “l’interdiction des arômes dans tous les dispositifs qui contiennent de la nicotine, en dehors de celui du tabac”. Une interdiction de ces e-liquides ferait forcément changer le comportement des consommateurs. Quand un produit n’est plus disponible, ses utilisateurs se tournent logiquement vers d’autres alternatives pouvant apporter un effet similaire. Une interdiction des arômes pourrait donc avoir un effet particulièrement contre-productif.
Pourquoi l’interdiction n’est pas une si bonne idée
Les arômes sont un facteur clé dans la motivation des fumeurs souhaitant utiliser le vapotage pour arrêter de fumer. Interdire leur vente ne ferait que démotiver de nombreuses personnes désireuses de passer à la e-cigarette. Une telle mesure comporte également le risque de voir d’anciens fumeurs utilisateurs de cigarettes électroniques renouer avec le tabagisme traditionnel. Face aux effets dévastateurs bien connus de cette addiction, l’interdiction des arômes apparaît comme inappropriée.
Par ailleurs, comme l’a rappelé Jean Moiroud, président de la Fédération interprofessionnelle de la vape (Fivape), “il n’y a pas de corrélation statistique entre l’expérimentation des produits au vapotage et un passage ultérieur à la cigarette électronique« .
Une étude menée en 2020 par cinq scientifiques sur la transition des jeunes Français du vapotage à la cigarette confirme son propos. Ces travaux, conduits afin d’évaluer la véracité de la théorie de la passerelle, se sont intéressés à 20 000 jeunes de 17 ans ayant déjà fumé. Parmi eux, 16,8 % ont déclaré utiliser une e-cigarette de temps en temps. Ils sont 34,1 % à fumer des cigarettes occasionnellement. Parmi les adolescents ayant déclaré avoir déjà fumé, les utilisateurs de e-cigarettes étaient moins susceptibles de passer à la cigarette.
À première vue, l’interdiction des arômes dans les e-cigarettes peut paraître bénéfique. En y regardant de plus près, cette mesure ne semble pas être la réponse appropriée pour changer le comportement des jeunes face au tabagisme. Cette décision pourrait même se révéler contre-productive à cause de ses effets potentiels sur le comportement d’anciens fumeurs.
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Équipe de rédaction SantélogNov 28, 2023Équipe de rédaction Santélog