Une série qui cite pêle-mêle Scanners, Stephen Hawking, World of Warcraft et Battlestar Gallactica ? Vous en rêviez, Chuck Lorre et Bill Prady l’ont fait. Si la dernière fournée de séries américaines est marquée par une tendance geek, The Big Bang Theory en est la branche la plus nerd. Et la plus drôle. Quand ils ne débattent pas sur Terminator, Leonard et Sheldon se font un marathon de Superman ou une nuit Halo 3, jouent aux échecs 3D, bidouillent leur wi-fi ou se déguisent (en Flash, Thor, effet Doppler, etc.). En bons geeks, ces deux génies de la physique quantique passent la plupart de leur temps libre dans l’appartement qu’ils partagent à Pasadena (Californie). Avec leurs inséparables amis, Howard et Raj, ils compilent toutes les caractéristiques — caricaturales juste ce qu’il faut— du nerd. Les références, le langage et l’humour bien sûr. Mais aussi une certaine distance, avec le monde extérieur en général, et le deuxième sexe en particulier. C’est là qu’intervient Penny, blonde sexy ingénue et nouvelle voisine de Leonard et Sheldon. Dès les premières minutes, elle incarne l’élément féminin et perturbateur de la vie tranquille des quatre énergumènes.
La série joue principalement sur ce mélange des mondes. Amoureux transi de Penny, Leonard s’efforce de faire le maillon entre la vie (et le cerveau) de la belle et celui de ces acolytes. Surtout de Sheldon, le personnage le plus intéressant et comique de la série. D’une intelligence aussi grande que son asociabilité, Sheldon Cooper est une boule d’obsessions et d’incompréhensions du genre humain, les «esprits inférieurs». La moindre platitude («Devines !», «Comment ça va ?») ou protocole social est pour lui plus obscure qu’un trou noir, et source d’invraisemblables quiproquos. Le pari d’un tel univers ultra-référencé était osé, mais il semble séduire. L’audience est au rendez-vous, et CBS a annoncé reconduire la série pour une deuxième saison. Produite par Warner Bros. et Chuck Lorre Productions, la série a été lancée en septembre dernier. Interrompue au bout de neuf épisodes par la grève des scénaristes, elle a repris le 17 mars dernier pour neuf nouveaux épisodes, dont trois ont déjà été diffusés.