Entre passion pour la pierre de caractère, volonté de préserver le passé et avantages fiscaux, les châteaux peuvent présenter un certain attrait.
La France compte 45.000 châteaux, dont 11.000 classés ou inscrits aux Monuments Historiques. Cela représente plus d’un château pour chacune des 36.000 communes françaises. Anciennes demeures royales et seigneuriales, 85 % de ces propriétés sont aujourd’hui détenues par des particuliers.
« A partir de 300 000 euros, on peut acquérir une demeure ancienne, de plusieurs centaines de mètres carrés, qui nécessitera d’importants travaux pour lui redonner son faste originel. Mais une propriété chargée d’Histoire, au milieu d’un vaste domaine, facilement accessible sans aucune nuisance, peut se négocier plusieurs millions d’euros » m’explique Bertrand Couturié, Directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux.
Les châteaux me font penser aux chevaux. Si leur achat reste abordable, leur entretien s’avère couteux. Sans compter la restauration du bien.
L’estampille Monument Historique
Les 11 000 châteaux classés ou inscrits à l’inventaire des Monuments historiques ouvrent droit à des subventions publiques et à un régime fiscal spécifique. En principe, seule une partie de la bâtisse est classée ou inscrite. Par exemple, une façade ou un donjon ou encore un escalier intérieur. Leur restauration impose de faire appel à un architecte des Bâtiments de France et à des entreprises reconnues pour ce type d’intervention et pratiquant souvent des tarifs plus élevés.
Les critères de prix d’un château
La situation / localisation : La notion d’éloignement des grandes villes (en temps vs en kilomètres) ; la proximité et la facilité des points d’accès (nœuds autoroutiers et trains).
La superficie / l’état : Les modes de vie actuels ne correspondent plus aux standards de vie de l’époque du château.
Les équipements : Même si les bâtiments classés ou inscrits sont exonérés de Diagnostic de performance énergétique, les enjeux énergétiques (transformation du système de chauffage, isolation des combles, remplacement des fenêtres…) peuvent faire fléchir le prix » poursuit Bertrand Couturié . Autres points pris en compte : les activités de loisirs (piscine, tennis, cabane dans les arbres, etc…), le réseau internet, voire la fibre.
Qui achète?
Deux types de clients pour ces biens patrimoniaux.
D’une part des Etrangers en quête de l’art de vivre à la française. Ils recherchent généralement des propriétés avec des critères architecturaux très précis. La majorité conservant une résidence dans leur pays d’origine, la proximité des aéroports reste bien sûr un critère essentiel.
D’autre part des Français, surtout des citadins, souhaitant acquérir une propriété à la campagne. A ce stade, la desserte à proximité des axes autoroutiers et ferroviaires reste primordiale. Et pour mener souvent la vie de château, mieux vaut retenir un bien à deux ou trois heures de son domicile. D’où l’attrait de l’Yonne ou de la Normandie pour les parisiens. Encore que des villes comme Niort, Angers, Poitiers desservies par le TGV au départ Paris, tirent désormais leur épingle du jeu. Quant aux acheteurs retraités ou proches de la retraite, leur décision d’acquérir, tout en gardant un pied-à-terre à Paris, une propriété à la campagne pour accueillir famille et amis.
Pour les Français, l’achat d’un château classé monument historique ou inscrit nécessitant d’être rénové ou restauré, peut constituer une stratégie intéressante sur le plan fiscal. Grâce à la loi Monuments Historiques, vous pouvez avoir droit, dans le cadre des travaux réalisés, de réductions d’impôts. Par ailleurs, sous certaines conditions, vous pouvez obtenir une exonération des droits de succession.
Au préalable, estimez le montant des travaux, entourez-vous d’un conseiller fiscal. Et surtout ne surpayez pas votre bien. Mais dans cette conjoncture morose, la négociation va bon train.
Autre approche « châtelaine » : aidez à restaurer un château. Dans un prochain billet, j’analyserai le marché des propriétés de chasse. En attendant, vous pouvez réagir ici sur les bonnes ou mauvaises expériences d’achat de propriété ou château au vert.