C’est avec effroi que les camerounais ont appris le décès insensé d’une adolescente de 15 ans cette semaine à Bamenda. Pris pour cible par un commando armé, son père allait être enlevé sous ses yeux. La jeune fille n’a pas hésité à s’interposer, au péril de sa vie. Touchée par balles, elle succombera à ses blessures.
Une attaque brutale en plein jour
Les faits se sont déroulés en plein jour dans le quartier Nkwen à Bamenda. Plusieurs hommes armés ont fait irruption dans une concession privée avec l’intention manifeste de kidnapper le propriétaire des lieux.
Sous la menace des armes, ils s’apprêtaient à embarquer de force leur otage. C’était sans compter sur l’héroïsme de Nafi, sa fille âgée d’à peine 15 ans.
Un courage tragique face aux ravisseurs
Alors que les assaillants entraînaient son père sous la contrainte, la jeune adolescente n’a pas hésité à s’interposer. En larmes, elle a supplié les ravisseurs de le laisser partir et d’épargner sa vie.
Un courage et une bravoure exceptionnels de la part de cette enfant. Mais son acte tragique de bravoure lui coutera la vie… Voyant Nafi s’agripper désespérément à son père, l’un des hommes armés lui a tiré dessus à bout portant sans la moindre hésitation.
Une exécution sommaire glaçante
Touchée par la décharge en pleine poitrine, l’adolescente s’est effondrée dans une mare de sang. Malgré la gravité de ses blessures, elle aurait encore supplié ses bourreaux avant de rendre son dernier soupir.
Une scène d’une violence inouïe, et une mort aussi absurde que brutale. Abattue pour avoir voulu protéger son propre père, Nafi viendrait allonger la trop longue liste des victimes innocentes prises entre deux feux au Cameroun anglophone.
L’insécurité grandissante dans les zones anglophones
Ce nouveau drame sanglant illustre une fois de plus la détérioration continuelle de la situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest secouées par un conflit qui dure depuis 6 ans.
Malgré les discours officiels, les enlèvements contre rançon se multiplient de la part de groupes armés et de bandits profitant du chaos ambiant. La population se retrouve prise en tenailles entre ces violences aveugles et les exactions de l’armée régulière.
Pris entre deux feux, les civils anglophones payent un lourd tribut humain comme en atteste la mort effroyable de la petite Nafi, victime innocente de la furie meurtrière des ravisseurs de son père.
Quelles solutions pour enrayer l’insécurité ?
Difficile dans ces conditions d’entrevoir une fin prochaine à ce conflit qui mine le Cameroun anglophone et hypothèque l’avenir de sa jeunesse. Pourtant, des solutions existent pour ramener la paix et restaurer la sécurité des biens et des personnes.
Il faudrait pour cela que le gouvernement fasse preuve de plus d’empathie à l’égard des revendications anglophones et soit prêt à négocier réellement avec les groupes armés modérés.
Par ailleurs, Yaoundé devrait assainir en profondeur son appareil sécuritaire et mettre un terme aux violations des droits de l’Homme qui ne font que radicaliser les esprits. C’est à ce prix que les enfants du NOSO pourront à nouveau circuler sans crainte et voir leur région retrouver sa splendeur d’antan.