Après avoir évoqué le budget de l'État pour 2024 avec ses hypothèses très optimistes, les Bourses qui tiennent bon pendant que l'immobilier est dans l'expectative, le danger de la remontée des taux d'intérêt, il m'a semblé intéressant de rappeler à quel point l'économie réelle se dégrade... Mais pas qu'en France !
Indicateurs conjoncturels à l’orange ou au rouge
Plutôt qu'un long discours, voici une petite vidéo d'Alexandre Mirlicourtois, qui résume bien la lente - mais désormais certaine - dégradation dans tous les secteurs économiques : commerce, services et industrie.
Rien d'étonnant donc à ce que la célèbre "courbe du chômage" (cf. François Hollande en 2012) soit sur une mauvaise pente !
[ Source : Insee, enquête emploi ]
Et dire qu'il y a encore 12 mois, d'aucuns se persuadaient que nous étions arrivés au plein emploi à la faveur d'une flexibilisation à outrance du mal nommé marché du travail... Or, il ne s'agissait à l'évidence que d'un recul du chômage conjoncturel sous l'effet d'une reprise post-pandémie.
Conséquemment à tout ce qui vient d'être dit, les perspectives de croissance ne sont pas bonnes :
[ Source : FMI, Perspectives de l'économie mondiale ]
La locomotive allemande en panne
Les perspectives de croissance ne sont d'ailleurs bonnes nulle part au sein de l'Union européenne (UE) et, en particulier, pas en Allemagne. Notre voisin germain subit, en effet, une crise latente de son modèle productif, les moteurs de sa croissance durant deux décennies s'étant rapidement retournés sous le quadruple impact de la crise dans l'automobile thermique, de la crise énergétique (arrêt des livraisons de gaz russe), de l'inflation et d'un ralentissement de ses exportations, notamment vers la Chine. Au total, le gouvernement allemand a dû se résoudre à créer des fonds d'aide sectorielle notamment pour son industrie, artifice comptable retoqué il y a quelques jours par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe.
Dans la courte vidéo ci-dessous, Olivier Passet explique qu'il ne faut cependant pas espérer un recentrage de l'Allemagne sur le marché européen. Sa conclusion est sans appel : "Quand l'Allemagne affronte ses difficultés, c'est sur ses propres forces qu'elle mise. Quel qu'en soit le coût pour ses voisins". Cela n'est pas sans rappeler la politique de dévaluation interne compétitive menée par l'Allemagne au mitant des années 2000.
P.S. L'image de ce billet provient de cet article de Forbes.