Lessons in Chemistry (Mini-series, 8 épisodes) : des ingrédients un peu fades

Lessons in Chemistry est une très belle série et Brie Larson est excellente dans le rôle principal. Pour autant, Lessons in Chemistry n'a peut-être pas été toujours à la hauteur de mes attentes non plus. C'est agréable à suivre sur huit épisodes alors que notre héroïne, chimiste, se bat contre le sexisme des années 50 aux Etats-Unis pour asseoir son nom. Elizabeth Zott est un personnage sacrément intéressant. A la fois pour l'interprétation que Brie Larson en fait mais aussi pour le reste. Elle est forcée de quitter l'université avant d'avoir fini son PhD et finit en assistante de laboratoire (en plus de faire le café pour le monde) pour une équipe de scientifiques qui sont intellectuellement bien en dessous des capacités de l'héroïne. Mais comme nous sommes dans les années 50, que le sexisme tâche, Lessons in Chemistry montre à quel point tous ces hommes sont contents d'avoir une femme auprès d'eux. Non pas pour ce qu'elle est capable de faire mais plutôt pour la regarder comme un joli jouet dans une vitrine.

De ce point de vue là, Lessons in Chemistry parvient à développer quelque chose d'intéressant mais ce n'est clairement pas Mad Men. Mad Men avait réussi à faire de ses femmes les vraies héroïnes de la série, des personnages aux personnalités marquées qui se battaient contre la même chose que Liz mais qui parvenait à délivrer des intrigues réellement passionnantes. Le seul qui semble s'intéresser à ce que Liz est capable de faire c'est le Dr Calvin Evans qui va rapidement devenir plus qu'un collègue de travail. Je trouve que Lewis Pullman a quelque chose de vraiment charmant dans Lessons in Chemistry mais la série nous l'enlève si rapidement que l'on doit déjà passer à autre chose. La série suit apparemment la chronologie du livre alors que Zott devient en parallèle une cuisinière connue du petit écran. C'est un parallèle intéressant mais qui manque un peu de légèreté. De plus, ce n'est pas forcément ce que je préfère non plus dans Lessons in Chemistry. Je préfère largement tout ce qui attrait à la chimie (et qui me fait penser à son pendant sexuel : Masters of Sex).

Lessons in Chemistry reste agréable à suivre tout au long de la saison mais c'est un brin trop creux à mes yeux. Je m'attendais à quelque chose d'un peu plus surprenant et efficace. Mais quand on met Lessons in Chemistry face aux personnages parfaitement nuancés de Mad Men ou aux charmes indéniables de Masters of Sex, je trouve qu'elle fait un brin pâle figure. Je reste passionné par cette époque américaine alors que Lessons in Chemistry porte un regard moderne avec la critique de ce que ce monde pouvait être. Mais ce n'est pas suffisamment creusé. Il y avait largement de quoi faire beaucoup plus dans le genre. C'est tellement poli comme mini-série que celle-ci ne semble pas capable de sortir des sentiers battus. Je ne peux pas comparer avec le roman mais je suis sûr que celui-ci est un brin plus intéressant que ne l'est cette mini-série. C'est trop conventionnel et académique pour réussir à devenir l'une des séries les plus mémorables de l'année alors que c'est l'adaptation d'un véritable best seller.

Note : 5/10. En bref, le début était un peu rouillé et la série m'a tout de même séduit par moment au fil des épisodes mais c'est trop académique et parfois creux. Reste Brie Larson, excellente dans le rôle et tout le décorum qui est somptueux.

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